• Asturies & Gascogne-août sept 2020

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

     

    Par René & Sabine

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    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    Idemo au mouillage à Cedeira

     

    LA TRAVERSEE DU GOLFE DE GASCOGNE EN IMAGES : 

    Nos dernières escales galiciennes nous confortent dans impressions positives. Nous savourons le superbe mouillage dans la ria de Cedeira qui nous offre un port naturel complètement fermé, ceint de forêts de pins, d’eucalyptus et de plages idylliques. Tout au bout du port de pêche, débute une balade qui nous mène à l’ancien castro, ensuite de points de vue en points de vue, nous arrivons au sommet des falaises où une petite chapelle isolée fait face à la mer. L’endroit idéal pour un bon bol d’air, de calme et d’introspection !

     

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    Empenada & Estrella Galicia

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

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    Asturies & Gascogne-août sept 2020 Asturies & Gascogne-août sept 2020

    30 nm plus loin, nous abordons sous voile (eh oui, cela arrive de temps en temps !) la ria de Viveiro. Nous posons l’ancre devant la plage de Covas, mais après la première nuit, René détecte un sérieux problème de batteries. Pour commencer à investiguer, nous préférons entrer dans la marina et avoir accès au 220 V, juste au cas où… Par VHF, canal 9, nous appelons la marina pour signaler notre arrivée. Une jeune femme nous attribue une place au 2e ponton. Seulement voilà, impossible d’y faire entrer le gros Momo. La jeune responsable de port n’avait pas capté qu’on ne peut pas faire entrer un 13 m x 4,40 m dans une place de 38 pieds ! Après quelques tergiversations et palabres elle finit par nous installer dans un « grand » emplacement qui était apparemment réservé. Là, on se sent mieux, et l’enquête « batteries » peut commencer. Tests sur batteries isolées, tests sur chaque consommateur d’énergie, démontage des coupe-circuits, nettoyage des cosses, etc … le tout dans l’endroit le plus inaccessible de la cale moteur. Après deux journées à ce régime, René ressemble à un dompteur qui s’est fait agresser par un félin. Il est griffé et blessé de partout. Mais il n’abandonne pas et est en relation skype plusieurs fois par jour avec son « coach électricité » préféré, j’ai cité l’ami Nono. Rien n’y fait, aucune explication logique n’émerge. L’homme est têtu et se met encore en quête d’une petite plaque en inox et d’un nouveau coupe-circuit. Avec son petit vélo, il devra faire tout le tour du port de pêche, et entrer dans plusieurs magasins d’accastillage et ateliers pour trouver « la » pièce. Oh désespoir, le problème demeure. 
    Quant à moi, j’assiste, dans la mesure de mes compétences, l’enquêteur persévérant et je décide de faire une grande lessive. Pour ce faire, je déniche la laverie automatique de Viveiro et lance 3 grosses machines quand entrent quatre gaillards style T-shirt noir, tatouage et drôle de gueule. D’emblée, je les sens perdus dans cet univers de buanderie et très timidement, ils me demandent de l’aide pour mettre en route leurs machines à laver. Nous jasons autant que nous pouvons dans un sabir lusitano-hispanico-franco et je comprends qu’ils sont portugais, travaillent sur les grands bateaux de pêche et sont en escale technique à Viveiro. Quand j’essaie de leur expliquer que je vis aussi sur un bateau, ils me prennent pour une des leurs et me tapent amicalement sur l’épaule à grand renforts de « pescadore, pescadore »

    L’énigme des batteries demeure mais nous visitons tout de même la vieille ville et son lacis de ruelles, nous franchissons la très belle « porta Carlos V » et…, mangeons une bonne glace ! Une belle balade à vélo tout au long de la rivière, et nous voilà requinqués pour continuer notre périple.

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    la plage de Covas à Viveiro

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     Asturies & Gascogne-août sept 2020

     

    De 30 nm en 30 nm et de grosses vagues en grosses vagues, nous arrivons en fin d’après-midi à Ribadeo. Cette ria marque la limite entre la Galice et les Asturies. L’entrée de la ria est assez délicate et toute notre attention est requise pour suivre les alignements,  le chenal d’entrée et  passer sous le pont. La marina de cette petite localité ne nous attire pas trop, ce sera donc un mouillage, délicat lui aussi, car la ria est envahie de banc de sable qui se déplacent. Le seul mouillage sûr et suffisamment profond doit être laissé libre pour l’entrée du cargo qui nous suit. Nous allons donc devoir nous aventurer à l’aveuglette entre les bancs de sable. La marée est montante, donc au pire si nous échouons, nous serons déhaler naturellement. Après deux tentatives hasardeuses, nous trouvons notre petite « piscine » pour la nuit en face du très beau village de Castropol. Et là, quand tout s’arrête, que le bateau est posé dans un décor magnifique et qu’assis dans le cockpit avec un verre de vin à la main on contemple le couchant, on se dit que la vie est belle !

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

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    le pont de Ribadeo et Castropol en-dessous

    Il faut parfois surmonter ses appréhensions et ses premières impressions négatives pour découvrir une ville. Avilès n’a rien de très attrayant au premier abord. Dès l’entrée de la rivière on n’aperçoit que le port industriel, les aciéries et les nouveaux quartiers qui ont poussé en hauteur. Le quai visiteur est quasiment vide, l’accueil est sympa et relax. Nous allons donc nous poser quelques jours pour découvrir les trésors cachés d’ Avilès. 

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    Et nous n’allons pas être déçus ! La vieille ville médiévale, étonnement bien préservée, nous enchante. Des rues à arcades, des petites places, de superbes façades néoclassiques, des galets et pavés d’époque au sol, des jardins à la française, une fontaine à sept bouches et un palais du 18e S. Nous sommes sous le charme et Avilès remporte la palme du plus beau centre historique que nous ayons visité. Si on rajoute à cela le centre culturel conçu par le Brésilien  Oscar Niemeyer et l’exposition Picasso qui s’y tient, nous avons réalisé une excellente escale culturelle. Il ne nous reste plus qu’à expérimenter une traditionnelle « sidreria » pour être imprégnés de l’ambiance asturienne. C’est à la « Casa Lin » que nous allons nous faire mouiller les chaussures par le typique serveur de cidre. Nous comprenons mieux l’utilité de la sciure de bois au sol. Pour aérer et faire mousser le breuvage, il porte la bouteille aussi haut que possible pour verser le cidre dans le verre qu’il tient le plus bas possible ! Giclures garanties ! Aussi folklorique que soit la dégustation du cidre, nous ne sommes absolument pas convaincus par le plaisir qu’il procure en bouche. Nous en déduisons qu’il faut être né ici pour apprécier. Rien ne vaut une bonne bouteille de vin pour accompagner les moules en sauce piquante, les poivrons farcis et le plateau de fromages asturiens.

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    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    Les prévisions météo pour traverser le golfe de Gascogne ne sont pas optimales, nous continuons donc notre avancée vers l’est et faisons escale à Gijon. Là encore, le port est étonnement vide mais l’ambiance en ville est conforme à sa réputation. Gijon est une ville jeune, animée et dynamique qui s’est reconvertie en station balnéaire branchée. Très peu pour nous en fait. Certes la balade du front de mer est bien aménagée et c’est une bonne escale technique mais nous n’avons pas trouvé le vieux centre exceptionnel. Nous y avons néanmoins compris tout le sens du décalage horaire culturel. Le dernier soir de notre escale nous décidons de tester un bon restaurant aux spécialités de poissons. Connaissant les horaires espagnols, nous nous pointons à 20h30 devant les portes du restaurant qui viennent tout juste de s’ouvrir. Le garçon  nous sert un apéritif que nous sirotons tranquillement en nous inquiétant toutefois de ne pas recevoir la carte du menu.  Il s’avère que la cuisine ne sera opérationnelle qu’une demi-heure à trois quart d’heure plus tard. Malgré nos efforts, nous sommes présentés encore trop tôt mais c’est décidemment trop tard pour nos estomacs affamés. Nous payons nos consommations et décidons de nous replier vers un bar à tapas au service rapide. Là nous arrivons trop tard, le bar est complet, plus une table dispo. Tant pis, ce sera saucisses/lentilles sur le bateau. 23h30, enfin rassasiés, nous nous installons dans le cockpit et sommes interpellés par nos voisins de ponton suédois qui nous proposent de partager leur thermos de café avec quelques tartines !!!!  Désolés mais un café à cette heure, c’est trop tard pour nous !

     Asturies & Gascogne-août sept 2020

     

    Gijon

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    C’est à Gijon que nous faisons la connaissance de Gérard et Agnès du bateau Jacaranda. Ils suivent le même trajet que nous et nous les retrouvons à Ribadesella. Au fil de cette côte, le paysage change incontestablement. Des belles collines boisées en falaises nous naviguons maintenant devant un paysage de montagnes de plus en plus impressionnantes. Tout au loin nous apercevons les Pics d’Europe qui culminent à plus de 2 600 m. Ribadesella est une petite bourgade touristique lovée dans le méandre de la rivière qui se jette dans la mer. Cet estuaire doit être abordé avec prudence car la houle rencontre des bancs de sable et brise très rapidement. Pour peu que le vent s’oppose à la marée, le chenal d’accès très étroit devient franchement dangereux. Mais en calculant bien et en serrant les fesses ça passe ! C’est à marée basse que l’on comprend mieux à quoi on a échappé.

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    la passe d'accès de Ribadesella...

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    Asturies & Gascogne-août sept 2020

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    Nous profitons d’être sur cette très belle rivière pour louer un kayak. Un fourgon nous amène à 12 km en amont et nous passons 3h à pagayer dans un décor de montagne très dépaysant. Nous négocions quelques petits rapides un peu sportif, nous nous faisons intimider par un héron qui protège très certainement son nid, et profitons de cette nature généreuse.
    Une dépression passe, et nous laisse le temps de faire de belles balades sur les promontoires environnants.

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

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    LA TRAVERSEE DU GOLFE DE GASCOGNE

    Bien que les prévisions météo soient devenues plus fiables, sans être totalement exactes, cette traversée reste, la plupart du temps, un passage appréhendé, délicat sinon ardu ou difficile.
    En ce début septembre, 3 options s’offrent à nous :
    1) attendre une grosse accalmie tout en sachant que nous avons un voilier et que faire du moteur pendant plus de 40 heures sur une mer qui n’est jamais vraiment calme ne nous réjouit pas.
    Option rejetée.
    2) attendre une dépression d’Ouest, ce qui nous ferait faire la route au portant tout en sachant qu’il va faire mauvais avec de la pluie et une force de vent qui est souvent sous-évaluée dans les GRIB[1]. Option rejetée.
    3) attendre du vent d’Est, signe de beau temps clair surtout avec cette pleine lune tout en sachant que la route se fera au près serré, c’est-à-dire gîté à +- 30 degrés tout le long.
    Option retenue.

    Nous sommes donc en attente dans le merveilleux village de Ribadesella. Nous laissons passer une grosse dépression et allons à pied constater que la difficile passe d’entrée est complètement impraticable et condamnée pour quelque temps.
    Je prends plusieurs sources météo et elles sont toutes plus ou moins d’accord pour dire que le vent sera effectivement d’Est entre 3 et 5 beaufort avec très peu de mer, de l’ordre de 40-50 cm pour terminer avec des creux inférieurs à 1 mètre. C’est encourageant mais nous restons sceptiques…

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    les sommets enneigés des pics d'Europe

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    un peu de répit


    Les prévisions météo, surtout celles de OPEN WRF, s’avèreront exactes concernant le vent mais pas du tout concernant la mer. Ce sera donc une navigation usante car lorsque l’on est autant gîté en cognant dans la mer, tout devient difficile : faire à manger, dormir et surtout aller aux toilettes…Pas question de lire non plus. Le bateau avance bien, on marche à +- 6 kn dans un inconfort total !

    Et en plus, nous devons tirer des bords, ce qui amène la distance parcourue de 220 à 250 nm.
    La seconde nuit est la plus fatigante car nous approchons des côtes et le nombre de bateaux augmente considérablement, certains sans AIS[2], en même temps que le vent forcit.
    En outre, il faut qu’on soit au bon moment de la marée pour embouquer l’estuaire de la Gironde sur 20 nm pour arriver avec assez d’eau sous la quille dans le chenal du port de Royan.
    C’est donc soit à 6H du matin, il fait encore noir, soit vers midi. Nous pensons donc ne pas y arriver et freinons notre Momo. D’un autre côté, on se voit mal rester à la cape[3] pendant plusieurs heures…
    Allez go, on risque ; A fond les manettes !
    Sauf que nous n’arrivons pas à bien identifier les bouées vertes et rouges d’entrée du chenal qui, d’après la carte, devraient être devant nous alors que nous les apercevons sur notre tribord !
    Heureusement, j’ai le réflexe de zoomer très fort sur la cartographie électronique et notre voilier apparaît se dirigeant tout droit sur le « banc de la Mauvaise » au nom évocateur et de sinistre réputation. On vire toute à tribord. OUF !
    P…..de carte électronique. Déjà l’année dernière, elle nous avait joué des tours en Andalousie à Rota.
    Finalement, nous entrons crevés à Royan à 8H30 avec 80 cm d’eau sous la quille.
    Une heure plus tard, notre fille Manon arrive avec des croissants.
    Quelle bonne idée.

    [1] Fichiers météo suivant algorithmes

    [2] Système de repérage des embarcations sur écrans

    [3] Allure d’attente qui fait dériver doucement

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    Momo au port de Royan

    Asturies & Gascogne-août sept 2020

    balade digestive après les croissants...