• La Galice juillet-août 2020

    Par René & Sabine

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    Le plus célèbre des chanteurs espagnols chante la Galice

     

    La Galice

     

    PREAMBULE

    Isolée dans sa superbe, à la pointe Nord-Ouest de la péninsule ibérique, la Galice cultive sa différence. C’est une région très verte, et donc forcément très humide, découpées de profondes rias et parsemées de magnifiques plages de sable blond. Dès le Moyen-Age, les pèlerins s’y rendaient trop heureux de pouvoir affirmer « j’ai vu le bout de l’Europe et le grand océan ».
    Saint-Jacques de Compostelle semble être le point mythique de cette région.
    Pour des raisons expliquées plus loin, nous n’irons pas la visiter malheureusement.
    C’est une terre de granit qui revendique une culture celte même si sa langue n’a pas cette origine. C’est aussi une terre très pieuse et vous ne pourrez pas visiter tous les monastères et églises tellement ils sont nombreux.
    Au point de vue de la gastronomie, qui occupe une place importante pour l’équipage d’IDEMO, la Galice propose tous les fruits de mer : palourdes, coques, araignées de mer, couteaux et bien sûr, le poulpe érigé ici en superstar dans les pulperias.
    Bizarrement, nous avons trouvé assez peu de poissons.
    Si on la trouve un peu partout en Espagne et même en Amérique du Sud, « l’empanada » est une tradition en Galice : c’est une tourte garnie de thon, de sardines ou de bœuf, agrémentée de sauce tomate, oignons ou autres.
    Et pour faire descendre tout ça, un bon vin blanc local : l’Albarino ou un rouge corsé : le Ribeiro… .
    Je ne m’étendrai pas sur l’histoire, trop longue, entre l’arrivée des Celtes, puis des Romains suivis par le grand bal des barbares jusqu’à la montée en puissance de Santiago en tant que ville sainte à l’époque médiévale. S’ensuit une soumission à l’ombre de la Castille et plus tard, au début du 19ème, l’invasion napoléonienne. Avec la Renaissance, l’idée nationaliste fait son chemin avant la débâcle de la guerre civile. En 1981, l’Espagne s’émancipe définitivement du franquisme et la Galice retrouve son autonomie avec le statut de nationalité historique qui fait du galicien, l’une des 4 langues officielles d’Espagne avec le basque, le catalan et le castillan. En raison de son isolement, la Galice n’a pas toujours été à la fête et quelque 2 millions de personnes ont ainsi émigré au cours du dernier siècle, principalement à Buenos Aires et à Cuba.
    N’empêche, la Galice a su préserver sa langue, sa culture et ses traditions.

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    le fort de Baiona

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    le port avec la "Pinta"

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    vue du fort. En arrière-plan, les îles Cies

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                                                                                                        avec Pipo et Nacha

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    les padrons

    Baiona, retour dans le passé

    Au petit matin, les brumes se dissipent pour nous dévoiler le magnifique décor de la baie de Baiona. Et dire que nous avons mouillé dans cette baie, il y a 21 ans, avec à bord, nos deux jeunes mousses !

    Ah, nostalgie quand tu nous tiens !

    Une marina a été implantée à l’endroit même où nous avions posé l’ancre mais l’imposant castro domine toujours la baie. Allez, on prend une place à la marina et on se pose pour quelques jours de visite et d’intendance. Dès la sortie de la marina, nous sommes informés des règles Covid espagnoles : port du masque obligatoire partout et à toute heure ! Le soleil radieux est revenu et nous ne résistons pas à marcher dans nos pas pour faire le tour de la forteresse par les remparts.  L’air est chargé d’odeurs iodées, de parfums d’eucalyptus et de pins. Eh oui, nous avons baissé le masque pour en profiter ! Les vues sur la côte sauvage sont époustouflantes ! Nous enlevons aussi nos lunettes polaroïd pour vérifier l’authenticité des couleurs : bleu lagon et plages dorées, ourlets d’écumes sur roches anthracites, vert bleuté des forêts d’eucalyptus. C’est ouf ! Le tour de ronde se termine par une vue sur le club nautique et le quai de la « Pinta » : la réplique d’un des trois navires de  l’expédition menée par Christoph Colomb. Cette petite coquille de noix, 20 m de long seulement pour 26 hommes d’équipage, fut la première à arriver à Baiona pour annoncer la découverte du nouveau monde ! Ce soir, nous sillonnerons les ruelles de vieille ville en quête d’une bonne adresse pour manger des tapas.  Que se passe-t-il ? Il est 20 h et les ruelles sont vides ! Il nous faudra attendre 21h avant de voir un peu d’animation s’installer. Après avoir réglé nos montres de l’heure portugaise à l’heure espagnole, il va nous falloir régler notre horloge biologique ! La fin de notre séjour fut couronnée par une rencontre impromptue. Après avoir dîné, René s’en va jeter les poubelles, et, comme à son habitude, s’attarde auprès de gens de bateau français qui discutent avec un couple espagnol. Après quelques paroles, il en est certain, il s’agit de Pipo et de Nacha dont nous a parlé un ami. Aussitôt, il se retrouve à trinquer sur le bateau français. Les coïncidences et le vin rouge font monter l’ambiance et nous voilà conviés à les accompagner au restaurant à 23h pour un second dîner fait des spécialités locales : des padrons (petits poivrons verts grillés), des zamburinos (petites et délicates coquilles Saint-Jacques) des pulpos et autres mariscos. Nous clôturons en beauté cette première escale galicienne !

    La Ria de Vigo

    En route pour la première ria, celle de Vigo. Pas besoin d’une grande ville tout de suite, les pleins d’eau et de victuailles sont faits, nous optons donc pour un mouillage au fond de la ria. Nous passons sous le pont, nous nous frayons un chemin entre les viveiros (plateformes de culture des coquillages) et posons l’ancre dans peu d’eau. Nous devrions être à l’abri du vent fort NW annoncé.Nous sommes effectivement à l’abri du NW, sauf que dans les rias, le vent suit un tout autre chemin que celui annoncé à l’extérieur. Résultat, nuit blanche ballotés entre des rafales de secteur NE qui se disputaient notre coquille de noix avec un courant contraire et en vives eaux. Une nuit blanche ça suffit, nous nous réfugions au Royal Club Nautico de Vigo. Vigo est une grande ville, la 2e de Galice par sa population, c’est une importante ville industrielle et le plus grand port de pêche d’Espagne. Mais à partir du club nautique, on ne s’en rend pas tellement compte car il est situé au cœur de la vieille ville. Du bord de mer aménagé en promenade partent des ruelles escarpées qui mènent à de petites places animées, pour arriver tout en haut au Monte Castro. Sur cette butte naturelle entourée d’un parc, siège un castro celte qui a donné naissance à la ville. De là-haut, les vues sur la ria et sur l’étendue de la ville et sur l’énorme port-usine de pêche sont superbes. Quelques signes nous rappellent que nous sommes déjà en pays celte. Des bignous, des sorcières et du cidre sont en vente dans les boutiques !

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    les viveiros

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    le monte castro et la ria de Vigo

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    ambiance de Vigo

     

    LES ILES CIES

    Les îles Cies font partie des parcs nationaux. Il faut un permis pour y mouiller et un autre permis pour y débarquer mais tout cela se fait assez facilement par  internet.
    C’est d’une beauté stupéfiante avec une palette de couleurs à faire rosir la plus belle des cartes tropicales. Seule différence, la température de l’eau…qui avoisine les 17-18 °C.
    C’est le royaume des oiseaux et en particulier des goélands. Ils pullulent en décrivant des arabesques gracieuses et en lâchant de temps en temps un petit souvenir nettement moins gracieux. En outre, ils sont en pleine nidification et certains chemins, dont celui que nous voulions emprunter, sont fermés.
    Résultat : la balade de 6 km qui devait nous mener au sommet du Monte Faro s’est muée en rando de 9 km.
    Je m’arrête là car pour ce genre de site, une photo vaut mieux qu’un long discours.

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    Momo au mouillage aux îles Cies

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     La ria de Pontevedra

    D’après les guides, 2 sites à ne pas manquer, Combarro et Pontevedra, sont nichés tout au fond de cette ria profonde de 10 nm (+- 18 km).
    Nous ancrons donc devant la marina, bien protégé des vents dominants de Nord-Ouest. Durant la sieste, et c’est un crime grave, nous sommes réveillés par un gros clapot qui vient du Sud-Ouest… Nous changeons de place et allons mouiller derrière la petite île. Décidément, les rias ça s’apprend.
    Combarro est un vieux village de pêcheurs restauré aux solides maisons de granit et dont la particularité est de posséder une soixantaine d’ « horréos » du 18ème et 19ème siècle alignés en bord de mer. Ce sont des greniers qui permettaient de stocker et faire sécher les céréales à l’abri.
    L’horréo constituait même la dot d’une jeune fille à marier et la suivait si elle changeait de village…
    C’est une escale incontournable et forcément touristique même en période covid.
    C’est ici aussi que nous nous ferons jeter pour la 2ème fois après nous être assis en terrasse à une table pourtant bien « distanciée » des autres. Foutu covid.
    Même si ça a le don de bien m’agacer, il ne sert à rien de discuter…et mieux vaut aller  s’asseoir à une autre terrasse.

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    les horreios de Combarro

    Nous sommes dans la ria de Pontevedra, il nous faut donc aller visiter Pontevedra !
    C’est le chef-lieu de la province et c’est un ancien port aujourd’hui ensablé qui rend l’approche en voilier impossible. Nous laissons Momo au mouillage devant sa petite île et remontons le rio Lerez sur 3 mn en annexe par un chenal bien balisé qui passe sous quelques ponts. Nous laissons l’annexe au club nautique à l’entrée de la vieille ville qui est l’un des plus beaux quartiers historiques de Galice. Nous déambulons dans les vieux quartiers animés et passons de placettes en ruelles en admirant les maisons en granit aux terrasses fermées, l’imposante basilique et l’originale « Sanctuario da Virxe Pergrina », une église baroque à la façade convexe en forme de coquille Saint-Jacques. D’ailleurs des coquilles St Jacques, on en trouve un peu partout, que ce soit pour flécher les itinéraires du chemin de Compostelle ou pour décorer les maisons et les églises. Des fouilles archéologiques ont mis à jour le vieux pont romain qui a donné son nom à la ville « Pontus Veteris » .

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    Ria de Muros
    42 nm (+- 80 km) nous séparent de la prochaine escale. Départ à 8H30 sous le soleil et au moteur. Au bout de 2 heures, nous voyons arriver du large une large bande de brume. La visibilité tombe à une centaine de mètres. Nous comprenons que cette « brume » est en fait un amoncellement de nuages qui descend sur la mer car dedans il y a du vent et nous allons même avoir notre meilleur jour de voile depuis l’Algarve !
    5 heures de pure voile dans une atmosphère cotonneuse, vous vous rendez compte.
    En arrivant dans la ria, les nuages « brumisants » se lèvent et un beau soleil apparaît, révélant un environnement très joli et apaisant. Du coup, nous allons mouiller dans la baie Aguileira. C’est assurément l’un des plus beaux mouillages que nous avons pratiqué. Dommage que l’eau soit si fraîche…

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    Le vent qui vire au Nord le lendemain nous oblige à changer de place et nous allons ancrer devant la petite ville pittoresque de Muros avec ses arcades, ses ruelles escarpées  et ses maisons à galeries.  En dinghy (annexe), nous allons visiter le « Molino de Marea del Pozo del Cachon », le plus grand moulin eau de mer d’Espagne qui utilisait le mouvement des marées pour moudre le blé et le maïs.
    Nous y retrouvons Stuart et Linda du voilier « Sirius » qui font le même chemin que nous.

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    la jolie ville de Muros

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    IDEMO au mouillage à Muros

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    en route vers le moulin à marée

    Voilà 3-4 jours que nous lézardons dans la riante ria de Muros et nous y resterions bien encore un peu sauf que les fenêtres météo pour remonter sont assez rares pour que nous ne les laissions passer d’autant que nous entrons dans une portion de littoral de +-100 nm comprise entre le cap Finistère et La Corogne, que les marins d’autrefois ont surnommé  la « costa del morte », la côte de la mort ! Ici les masses d’air chaud et froid se disputent la place générant des ballets de nuages et des symphonies venteuses.
    En longeant le sombre cap Finistère par mer plate mais houleuse, on se dit qu’à l’instar du cap St Vincent 500 nm plus au Sud, il y a des endroits comme ça où l’on pourrait se mettre à prier les Dieux de nous laisser passer même en étant des athées convaincus.

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    Ria de Camarinas
    Au bout de 40 nm, nous pénétrons dans la ria de Camarinas où nous décidons de faire escale dans la marina de Muxia. Pour une fois, le port est très bien protégé mais est quasiment vide, covid 19 oblige. Du coup, tout se négocie et nous passons 2 jours à 24 euros la nuit dans cette bourgade qui a comme particularité d’héberger le sanctuaire de Nostra Senora da Barca, une austère église du 17ème siècle, plantée sur un cap de granit dominant l’océan dont les portes résistent aux assauts de la mer déchaînée les jours de tempête.
    A l’intérieur, quelques ex-voto en forme de maquettes de bateaux trahissent l’importance du lieu pour les Galiciens, hommes de mer depuis toujours.
    C’est souvent ici que se termine le cheminement des pèlerins de Compostelle qui désirent voir l’océan. C’est aussi ici qu’a échoué le pétrolier « le Prestige » en 2002 créant une marée noire dévastatrice. Une stèle est dressée sur le cap en mémoire de cette tragédie écologique.Comme pour contrer la rudesse des pierres de granit et de la météo capricieuse, les dentellières continuent depuis des générations à manipuler leur ouvrage pour créer les plus fines et les plus précieuses des pièces brodées.

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     Nostra Senora da Barca

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    Muxia et les pontons déserts

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     les dentellières

     

    Rias de Galicia : mode d’emploi

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    Ne pas se fier aux prévisions météo !

     

    Si en pleine mer le vent souffle du NW, dans la ria, on risque d’avoir un vent de SW. Mais, si le vent tourne au N, dans la ria, il sera plutôt E, ….ou pas !

     

    Si le vent est trop faible, le courant se chargera de placer le bateau cul au vent.

     

    Si, par contre, il est plus fort, le bateau ne saura plus à quel dieu se vouer, Eole ou Neptune et IDEMO se positionnera en travers du vent et des vagues.
    Nuit blanche assurée !

     

    Si la météo annonce grand beau temps et que vous vous réveillez dans le brouillard complet, c’est normal. Recouchez-vous, le soleil arrivera plus tard. On ne sait pas quand.

     

    Si vous vous réveillez avec un soleil radieux, dépêchez-vous d’en profiter un max. Les nuages peuvent arriver à tout moment.

     

    Si vous partez en balade, n’oubliez pas le maillot de bain, la crème solaire et l’eau fraîche, la polaire, le bonnet et un thermos de café bien chaud.

     

    La Galice en été, c’est les 4 saisons dans la même journée…

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    arrivée à La Coruna

    Encore une fenêtre météo qui s’ouvre pour rejoindre à 50 nm la grande ville de La Coruna  et en terminer avec la Costa del Morte.
    Pas de vent cette fois mais une sorte de shaker dans lequel IDEMO se trouve balloté en tous sens. Et si IDEMO est balloté, son équipage l’est aussi.
    Nous zappons pour le moment La Corogne pour aller nous amarrer à la marina de Sada, 9 nm plus loin pour savoir si l’entreprise Cadenote, renseignée par notre ami Pipo, aurait la possibilité de réaliser une capote fermée pour IDEMO en 10 jours. Pas de chance, non seulement, cela n’est pas possible mais la marina est très mal protégée du ressac et nous passons une nuit quasiment blanche.
    On se sauve le lendemain pour trouver un ancrage dans la belle baie de Redes.
    Inexplicablement, la température de l’eau est remontée à 20°C. Je décide donc d’aller voir les dessous d’IDEMO et découvre que l’anode de l’hélice Gori est déjà complètement bouffée. Allez hop, je m’équipe en plongeur-bouteilles pour  aller placer une autre anode.
    J’ai toujours dit que l’équipement de plongée devrait être obligatoire à bord d’un voilier de voyage.

    Il est temps maintenant de rejoindre le Real Club Nautico de La Coruna où là encore, le prix de départ passe, après négociation, de 55 à 35 euros.
    Finalement, il y a au moins un avantage à cette histoire Covid…La marina occupe une place centrale dans la jolie ville animée de La Coruna. C’est la plus grande ville de Galice comme en témoignent son grand port de pêche ainsi que son port industriel.
    Nous y avions fait une escale courte il y a 21 ans mais nous n’avions pas vu grand-chose car la région était plongée alors dans le brouillard.
    Aujourd’hui, il fait beau et nous partons à sa découverte
    Encore plus qu’ailleurs en Galice, un courant architectural du 19ème siècle a orné les façades des maisons d’étroites galeries vitrées conférant à la cité son surnom de « ciudad de cristal ». Peut-être est-ce cela qui a inspiré le jeune Picasso lors de son passage à l’école des beaux-arts de La Coruna.
    La Praza Maria Pita, du nom de l’héroïne de la ville considérée comme la « Jeanne d’Arc » de la Galice, surprend par son air baroque et son hôtel de ville qui brille par ses tuiles cuivrées.
    A l’Ouest de ce cœur vibrant, on trouve le bourdonnant centre commerçant envahi de restaurants et de bars à tapas.
    A l’Est, la ciudad vieja (la vieille ville) offre de jolies ruelles bordées de maisons pittoresques, d’églises et de placettes verdoyantes.

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    El jamon iberica

    Le jour suivant, le temps s’ennuage mais nous voulons tout de même visiter la Torre de Hercules, classée au patrimoine mondial. Nous enfourchons nos bicyclettes car ce phare, le plus vieux du monde encore en fonctionnement, se trouve sur un promontoire sis à quelques km de la ville. Il a été construit par les romains au 1er siècle après J-C et ses constructions originelles sont maintenant entourées de murs extérieurs bâtis au 18ème siècle.
    Hélas, lorsque nous arrivons pour prendre nos tickets, on nous signifie que le nombre maximal de tickets « covid » ont été vendus pour la journée alors qu’il est 14H00 et que le site ferme à 21H. Comme aucun horaire d’entrée n’est installé, il peut donc y avoir des plages horaires sans visiteurs et d’autres avec du monde. Cherchez l’erreur…
    Ce qui nous amène à répertorier les petits désagréments COVID que nous avons dû subir jusqu’à présent. Il faut savoir qu’en Espagne, le port du masque est obligatoire, même à l’extérieur, même en rue.

    La Galice
    Il y a d’abord eu l’épisode Combarro avec une table de libre bien espacée sur une terrasse. On s’asseoit à peine et on vient nous dire de façon cavalière que l’on ne peut pas alors que ce n’est pas nous qui disposons les tables tout de même. Puis, à plusieurs reprises, souvent de façon peu amène, nous intimer l’ordre de frotter nos mains avec du gel hydroalcoolique. Dans certains endroits c’est obligatoire, dans d’autres non. Comment savoir ?
    Mais c’est ici, à La Corogne, que nous commençons à être franchement agacés.
    Nous sommes à 5 mètres du glacier où nous voulons déguster un cornet framboise-mangue. Nous venons d’enlever le « mascarilla » et une personne nous fait une remarque : es obligatorio aqui. Ok Ok.
    A 16H00 le vendredi, une immense scène est installée sur la praza Maria Pita. Le programme est alléchant tout le WE et particulièrement ce soir pour le festival Noroeste, le plus grand de Galice.
    A 20H  retour sur la place pour constater le début du démontage. Le festival vient d’être annulé pour cause de Covid.
    Nous allons donc nous attabler à une terrasse et commandons 2 bières. A table, nous enlevons nos masques comme d’habitude et les plaçons dans nos poches. Le serveur arrive avec les bières et nous dit que le masque est obligatoire !
    Sabine lui demande comment on fait pour boire alors et il nous répond qu’il faut juste le baisser au menton au moment de boire…Nous lui disons que c’est stupide, que le menton est un nid à bactéries. Instantanément, il nous dit que si nous refusons, il va appeler la police. Là, je me lève, Sabine aussi et je lui dit d’aller se faire voir. Le serveur me court après et me dit que je vais devoir payer les consommations. A votre avis, que s’est-il passé ? Les ais-je payées…
    Ca commence à bien faire tout ça et nous décidons de changer notre fusil d’épaule, plutôt notre manière de voyager.
    Pour éviter au maximum ces situations qui pourrissent notre quotidien, nous allons moins visiter et allons passer plus de temps au mouillage sur notre bateau. Nous zappons donc la visite, pourtant attendue et espérée, de St Jacques de Compostelle. Fini aussi les grandes villes où manifestement certaines personnes sont plus à cran, surtout vis-à-vis des étrangers que nous sommes, chargés de répandre le virus...

    Le temps est en train de changer avec une dépression sur le golfe de Gascogne. Nous optons de rester quelques jours de plus à la marina et en profitons pour en faire une escale technique avec des petits achats et des petites réparations.
    Nous sommes mercredi 11 août et depuis hier soir, il pleut sans discontinuer.
    C’est notre première pluie depuis notre arrivée à Portimao le 23 juin !
    Il va falloir s’habituer…

    Conclusion galicienne

    La Galice ne nous aura pas déçus, elle nous a offert tout ce que nous venions chercher : des paysages superbes, des rias toutes différentes, des villages authentiques, des ciels dramatiques et un air vivifiant. Il est néanmoins évident que cette période particulière de Covid nous a fait changer nos habitudes de voyage. Le masque constitue évidemment un frein aux rencontres et aux échanges spontanés. La distanciation sociale et les normes sanitaires créent parfois des tensions et rendent difficiles les déplacements et les visites. Toutes les festivités locales et folkloriques sont annulées. Tout cela nous a fait comprendre que nous devions adapter notre voyage aux circonstances, nous évitons donc les grandes villes et préférons les mouillages dans des baies tranquilles. Les visites de grands sites sont remplacées par des balades « nature » et nous privilégions les arrêts dans de petites bourgades. Bien sûr, nous n’aurons pas touché l’âme de la Galice, entendu  la musique du pays, compris le caractère des habitants  mais nous savons désormais tout sur les horréos, les viveiros, les zumbarinos et les mariscos et gardons en tête ce petit coin d’Espagne où nous reviendrons sûrement.