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MAI 2022
Par René & Sabine
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sur l'île de Laeso
Par Sabine & René
Infos pour les navigateurs en bas de page
Cliquez sur les photos pour les agrandirAllez, Pour nous changer les idées, nous allons naviguer un peu et nous mettre au mouillage. Cela devrait nous retaper le moral. En route donc pour Maasholm, joli port de pêche avec marina et beau mouillage à l’embouchure de la rivière de la Schlei. Il fait toujours aussi beau, nous reprenons un peu d’entrain et mettons l’annexe à l’eau pour découvrir le coin. Tout juste le temps de nous détendre un peu, que la tuile suivante nous tombe dessus. Impossible de remettre le moteur hors-bord en route. Après 20 tentatives, 10 vérifications, des ampoules qui ne vont pas tarder à apparaître aux mains de René, nous ne voyons plus qu’une solution, les rames ! Alors est-ce notre bonne étoile ou Satan qui met sur notre route deux pépés dans leur barque de pêche. La bonne étoile a certainement agi car nous sommes arrivés entiers mais trempés au bateau et Satan a incontestablement agi en nous laissant à la merci de 2 petits vieux totalement ignorant des lois de la traction, nous faisant valdinguer dangereusement de gauche à droite au bout de notre corde de remorquage et nous faisant prendre leur propre vague directement dans l’annexe. La Scoumoune, je vous dis !
Puisque nous ne pouvons plus compter sur le moteur hors-bord, nous entrons dans le port de Maasholm et amarrons Momo au lasso entre les poteaux. C’est l’occasion de déplier les vélos et d’emprunter les nombreuses pistes cyclables qui sillonnent la réserve naturelle et mènent au centre de protection des oiseaux.
Notre halte à Maasholm est également liée à la proximité du chantier « Mittelmann » sur la rivière de la Schlei qui aurait éventuellement la possibilité de sortir le bateau de l’eau et de traiter notre problème de presse-étoupe si toutefois le spécialiste moteur résidant à Maasholm est disponible…
Nous contactons donc la société « Pauls » qui vient assez rapidement se rendre compte du problème à bord et qui confirme : il faut bien sortir le bateau de l’eau, mais ……. Il y a un jour férié, beaucoup de travail, c’est la pleine saison, etc... Une réponse nous est promise dans la journée pour fixer une date. Nous attendons toujours…
L’efficience allemande en prend un coup.
Le cap’tain n’adhère décidément pas à la mentalité qui règne ici, l’allemand, ce n’est pas son truc, en route donc vers le Danemark où il va pouvoir s’exprimer en anglais.Notre première escale au Danemark nous enchante.
Sonderborg, dans le fjord de Flensburg, a tout pour une entrée en matière réjouissante. Nous passons le pont pour nous amarrer à un beau quai tout neuf à deux pas du centre-ville. Nous sommes accueillis par un chef de port très avenant qui nous donne les infos sur sa belle ville. Ici le paiement de la nuit se fait généralement à un guichet automatique, en toute confiance. Avec nos vélos, nous découvrons une petite ville authentique, subtil mélange de modernité et de tradition et entièrement dédiée aux piétons et aux cyclistes. Les gens d’ici sont cools, souriants, curieux et parlent généralement bien anglais. Nous reprenons un peu confiance, plus rien de négatif ne nous tombe dessus, si ce n’est une pédale cassée, vite remplacée.Sonderborg
Mais très vite nos espoirs de navigation sans problèmes s’estompent, nous devons bien admettre que l’eau commence à pisser sérieusement dès que nous faisons tourner le moteur et l’arbre d’hélice. Nos esprits ne sont pas assez sereins pour continuer la route, nous tentons donc notre chance auprès d’un chantier à proximité de Sonderborg. Flemming Soeholm, le mécano de la sociéte du même nom pourrait nous intercaler dans son planning très chargé, il nous fixe rendez-vous lundi, pour être sorti de l’eau mardi avec une probable remise à l’eau mercredi. Nous n’osons pas y croire ! Nous nous rendons au chantier tout au bout du bout de l’anse de Grästen dans une lagune au milieu de nulle part. Nous nous mettons en attente au ponton et ne tardons pas à comprendre que dans les pays nordiques, lagune, eau saumâtre et t° printanière riment avec insectes. Le lendemain matin, nous nous réveillons dans une nuée ardente de moustiques. Le bateau est noir d’insectes, nous devons fermer la bouche et nous couvrir pour oser sortir du bateau. Un anglais amarré au même quai nous rassure : ils ne piquent pas ! C’est déjà ça !
J’arrive à réparer le groupe électrogène en remplaçant les capaciteurs de la boîte « haut voltage » et la pompe de gavage 12V par une pompe à piston. Résultat : le groupe fonctionne avec un bruit de tracteur Massey-Ferguson du début du 20ème siècle…
Pour conserver notre ouïe intacte, il va falloir commander une pompe à membrane.Concernant notre entrée d’eau, le chef moteur du chantier nous expose sa façon de travailler, il nous promet une révision de toute la ligne, de la bague hydrolube à la rectitude de l’arbre d’hélice en passant par l’alignement du moteur et le changement du nouveau presse-étoupe. Le capitaine acquiesce, il est au bout de sa patience avec les problèmes techniques et fulmine encore sur « Hans le bourrin » dont tout le travail, chèrement payé, est à recommencer. L’attente de la sortie de l’eau, de l’intervention du mécanicien et de la livraison de la pièce achèvent de lui mettre les nerfs en pelote et l’onde d’énervement irradie de sa personne dans un périmètre de 15 mètres au moins mettant toute l’équipe du chantier sous pression. Finalement, nous sommes remis à l’eau dans les temps mais seuls 2 travaux (alignement du moteur et changement du presse-étoupe) sur les 4 promis ont été réalisés, trop long, trop de travail probablement. René est dubitatif car l’arbre vibre trop ainsi que le presse-étoupe. En tout état de cause, le presse-étoupe ne fuit plus et c’est finalement tout ce que nous voulions !
Qui naviguera, verra…le château d'été de la famille royale
le jardin du château de la famille royale
Une balade à vélo vers Grästen nous permet de découvrir le château d’été de la famille royale danoise et une balade dans le superbe parc qui l’entoure nous apporte un peu de détente.
Et aussi, nous rencontrons un autre bateau de voyage qui répond au joli nom de « Querida ». Rob et Terry sont très sympas et parcourent la Scandinavie et la Baltique depuis 20 ans après avoir bourlingué partout autour du monde. Comme quoi…
Par contre, étant atteint d’anti-américanisme primaire, je n’ose pas vous révéler leur nationalité. Comme quoi là aussi…Le 20 mai, nous remettons Idemo en route vers notre objectif : Oslo vers la mi-juin.
90 miles(167 km) en 3 escales et autant de bons mouillages
protégés( Dyvig, Middelafart,Abelo).
Puis, une navigation très rapide de 54 nm au petit largue avec un vent de 4-5 beaufort, l’allure préférée de « Momo ». Des pointes à 9,5 kn sont atteintes. L’honnêteté me pousse à dire, même si cela me fait mal, que nous avions 1 kn de courant portant.
Nous arrivons au village « carte postale » d’Ebeltoft.
Fin mai. La saison ici n’a pas encore commencé et nous trouvons de la place facilement partout. Heureusement car Ebeltoft est, paraît-il, un haut lieu touristique avec ses rues piétonnes bordées de vieilles maisons à colombages. C’est l’une des plus anciennes cités du pays.
C’est aussi le port d’attache de la frégate « Jylland » qui est considérée comme le plus long bateau de guerre en bois du monde. Mise à l’eau en 1860, elle participa à la bataille d’Helgoland et fût désarmée en 1887. Cette frégate marque la transition entre 2 époques, entre 2 moyens de propulsion, la voile et la vapeur. Jylland possédait les deux ! Nous allons évidemment visiter ses 4 ponts et son intérieur ou s’entassaient 460 matelots !Idemo au port d'Ebeltoft
la frégate Jylland
Un « gale warning » (avis de coup de vent) est annoncé. Nous décidons de rallier « illico presto », le port de Hals situé à 75 nm. Comme nous arrivons tard, toutes les places avec la proue face au vent furieux annoncé sont prises. Pas le choix, nous nous plaçons perpendiculairement à l’ouest.
Nous retrouvons avec joie Rob et Terry pour un apéro tardif avant que les éléments ne se déchaînent. Nos amis américains qui vivent une partie de l’année dans les montagnes de Californie ont un mode de vie simple et une approche existentielle qui nous charme.
C’est toujours avec les gens qui ont vraiment voyagé que nous nous entendons le mieux.
Ici aussi, pas de chef de port. Il y a des « vending machines » où l’on entre les coordonnées du bateau et où l’on paie par CB. Confiance.
Durant 2 jours, nous allons avoir un vent d’ouest, extrêmement rafaleux, avec des pointes à plus de 40 kn qui feront gîter IDEMO très inconfortablement dans le port.Gros coup de vent sur le Danemark
We are fed up, nous n’en pouvons plus et nous décidons le 2ème jour, de
prendre le bus pour visiter Aalborg, la capitale du Jutland et la 4ème ville du pays.
La ville est animée mais n’a rien de particulier. Comme dirait notre ami Rob, « it’s remarkably unremarkable ».
Hormis cet épisode tempetueux, nous avons eu beau temps durant ce mois quoique un peu frais. Cela tournait toujours aux alentours de 15°C.en fuyant le vent vers Aalborg
Nous allons pour la 1ère fois au resto au Danemark. Nous avions un peu peur mais les prix sont à peine plus élevés qu’en France ou Belgique. J’en profite aussi pour vous dire que nous aimons bien la mentalité danoise. D’après les dires de certains, ils partagent avec les autres pays scandinaves des valeurs de respect, de confiance.
Le plus petit des pays scandinaves est aussi le plus méridional, géographiquement mais aussi dans l’âme. Les danois sont chaleureux, ouverts et sociables. Ici, on profite de la vie et on n’hésite pas à lever le coude.Le 28 mai, nous mettons en route pour notre dernière escale danoise, l’île de Laeso perdue au milieu du Kattegat, la mer qui sépare le Danemark de la Suède. Et sincèrement, on ne pouvait trouver mieux pour quitter le Danemark en beauté.
Laeso est une pure merveille classée. Certaines vieilles fermes ont gardé leur toit de goémon (varech) et sont parfois encore habitées.
Au programme : longues balades à vélo, landes fleuries, dunes et…recherche d’ambre sur les plages. L’ambre de Baltique est réputée mais nous n’en trouverons pas. Sur le chemin du retour, une échoppe propose des colliers, des boucles d’oreille, des bracelets en ambre. Il n’y a personne juste les prix affichés et une tirelire…
Confiance, je vous dis.Idemo au port "est" de Laeso
En route pour le tour de l'île
les maisons au toit de Goémon
la dolce vita
Hum...les langoustines de Laeso
Infos aux navigateurs :
La navigation dans les eaux danoises est relativement aisée. Le Kattegat est protégé de la grosse houle océane par le continent et les îles. Toutefois, malgré ce que l’on pense, il y a des endroits avec fort courant. Cela vaut la peine de consulter la carte des courants avant une nav sur www.dmi.dk
Autre particularité de la Baltique, même si les marées ne sont pas très importantes, est le fait que le niveau de l’eau peut varier, selon la direction et la force du vent de quasiment 1 mètre !Meteo : outre les incontournables tels que Windy, Windfinder, Predictwind, Openskiron…nous avons trouvé la météo danoise assez probante : www.dmi.dk
Guides :
· Guide Imray « The Baltic sea and approches » : bien pour les infos générales et les grandes lignes directrices.
· Guide intéressant(gratuit) : https://www.havneguide.dk/en/havneguide?search_api_fulltext=&havnedybde=
· Guide Baltique intéressant(payant) : https://www.harbourguide.com/en/harbour-guide/book-1/
· Guides « Sejlerens » gratuits édités chaque année, pour les ports d’Allemagne et du Danemark que l’on trouve dans tous les ports.
- Pas de réservation dans les ports et marinas : les places vacantes sont signalées par un petit panneau vert. S’il n’y a pas de place libre à sa mesure, il faut aller dans un autre port.
- Les droits de port se paient très souvent à un guichet automatique qui délivre un bandeau à coller en évidence sur le bateau, le code wifi, le code pour accéder aux douches, les jetons pour les machines à laver. C’est un peu impersonnel mais néanmoins pratique. Les ports mettent généralement à disposition des plaisanciers des espaces conviviaux avec tables, bancs, barbecues.
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AOUT 2022
Par René & Sabine
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Pêcheur de crevette en mer des Wadden
Nous voilà rassasiés de beaux mouillages, la peau gorgée de soleil et des beautés plein les mirettes. Nous sommes prêts à entamer la dernière partie du trip 2022, c-à-d un retour au Pays-Bas par le Danemark via le Skagerak puis le Kattegat.
Pour ce faire, nous avons choisi de traverser le Skagerak au départ d’Arendal vers Skagen. Sacré morceau. Des équipages rencontrés nous ont tellement mis en garde pour cette traversée surtout en arrondissant la pointe septentrionale du Danemark, là où se rencontre la mer du nord et la mer Baltique, que nous attendons des conditions vraiment clémentes pour y aller… Nous scrutons donc la météo, la hauteur des vagues, le courant, le déplacement des dépressions en mer du Nord et nous nous élançons le dernier jour du mois de juillet, aux premières lueurs, vers Skagen (87 nm).
Conditions prévues : vent light, 10 à15 nœuds au près, petite mer. Conditions réelles : vent trop light pour la traversée (3h de voile, le reste en motor sailing) et mer et vent trop fort « in the nose » pour virer le cap de Skagen. Nous comprenons maintenant qu’à l’approche de Skagen, certains ont dû se faire de belles frayeurs, tant les antagonismes de courants, de marées et de régime de vent créent un chaos marin. Mais nous arrivons vers 20 h à Skagen sous la pluie. Nous nous faufilons entre les étraves gigantesques des bateaux de pêche super luxe ressemblant à s’y méprendre à des bateaux de croisière, pour trouver une place à couple d’un voilier suédois qui nous prévient : « nous partons à 6 h demain matin ». OK, pas encore de grasse matinée au programme ! D’autant plus qu’un 3ème voilier vient se mettre à notre couple ! C’est donc aux petites heures que nous partons à bicyclette vers la longue langue de dunes et de sable qui marque la fin du Jutland, l’extrémité septentrionale du Danemark. L’habitat est très homogène et les coquettes maisons ont presque toutes le même coloris. Nous ne résistons pas à la carte de poissons des restos sympas sur le port : ce sera sole poêlée, assiette de crevettes et 2 «tapᴓl » (bière pression). Les bateaux de pêche déchargent les poissons sur les quais, juste en face des restaurants.
On ne peut plus frais !la langue de sable qui sépare la mer du Nord de la Baltique
Petits restos sympas Pêcheurs ou paquebots
Nous sommes début août et il y a encore beaucoup de monde sur l’eau. Nous essayons donc de trouver des endroits moins prisés pour ne pas nous retrouver coincés et à couple dans les ports bondés comme nous en avons fait l’expérience à notre 2e passage(voir article précédent) sur l’île de Laesso où cela ne s’est pas très bien passé. La 1ère nuit très bien, un couple d’allemands très respectueux. Par contre, je me souviens encore de la seconde nuit lorsqu’un minuscule vieux gréement pas beau du tout s’est mis à notre couple avec un assistant social et 8 ados…Comme il n’y avait pas de toilettes sur leur bateau, ils n’ont eu de cesse de passer sur notre pont pour aller se soulager à terre jusqu’à ce que je me mette en rogne à 3H du matin !
un peu de méditation ne peut pas faire de mal après une mauvaise nuit
Du coup, nous désirons faire une pause pour nous ressourcer ; Sabine demande : On va où ? Cap’tain René répond : à Hou !
Hou, son tout petit port, son entrée « tricky », ses dunes, sa belle plage et, et…. son sauna avec vue sur la mer Baltique ! Parfait pour nous, il n’y a pas grand-chose alentour, ni grand monde à part toute la gamme d’oiseaux marins à quelques mètres du bateau et des couchers de soleil à tomber !
le sauna au feu de bois
Une fois ressourcés, nous mettons le cap sur le Seeland et le mouillage de Rorvig dans la baie d’Odensee, 88 nm avec un bon vent de 20 kn mais une mer chaotique et quelques vagues scélérates. L'île de Seeland est la plus grande île du Danemark et où se concentre la majorité de la population. C'est dans l'Est de cette île de 2 115 317 d'habitants qu'est située Copenhague, la capitale du Danemark. Ensuite nous embouquons l’Øresund pour découvrir Helsingᴓr et son très élégant château renaissance. Le château de Kronborg, entouré de douves, gardait autrefois l’entrée du détroit de l’Øresund et assurait la richesse d’Helsingᴓr en percevant des droits de passage auprès des navires marchands et en canonnant ceux qui voulaient s’y soustraire. Cela mérite un survol en drone.
Survol d'Helsingor et de son château
Nous zappons la marina pour le port commercial où quelques places sont réservées à la plaisance. C’est plus cosy et nous y rencontrons un couple d’anglais sympas (heureusement) mais physiquement (dommage pour eux) à l’opposé total de Georges Clooney et Demi Moore par exemple, si vous voyez ce qu’on veut dire…
La vieille ville est animée, elle a conservé de belles demeures peintes en jaune, vert et ocre sur lesquelles courent des roses trémières et recèle quelques boutiques d’alimentation très alléchantes.Idemo amarré devant le château d'Helsingor
La Suède de l'autre côté du détroit L'entrée du château
Le bon roi René et sa reine
Cap sur la capitale du Danemark, Copenhague, un des autres « targets » de cette saison. Il y a quelques années, nous avions rencontré pour un simple apéro Sten & Rose-Marie, un couple de danois en Grèce. Nous les contactons et ils nous aident à trouver une place dans leur port d’attache, le Kalkeraenderhavnen
Ils sont là pour nous accueillir et nous indiquer la seule place de libre convenant à notre bateau sachant que nous avions averti Sten de la largeur de notre « canot » soit 4,40 mètres.
Bloqués, nous sommes bloqués entre les 2 poteaux en bois !
Quelques coups de marches arrière en force et nous voilà dégagés pour un amarrage final en-dessous de la grue.Un port au centre de Copenhague et nos amis Sten et Rosemarie
Ces 3 jours à Copenhague vont être denses, très denses. Barbecue le soir même au club de voile de la marina, visite guidée par Sten à pied le 1er jour, seuls le 2e jour. Il fait très chaud et nous avons parcouru 30 km en 2 jours à pied !
Visite de musée, des monuments (et il y en a), du jardin botanique, pause déjeuner « Smorrebrood », tour en « bateau touriste ». Ouf !
Copenhague est une ville touristique et dynamique, cela construit partout. Beaucoup de jeunes, beaucoup à visiter.
En comparaison, Oslo est une ville plus calme, plus verte aussi avec ses nombreux parcs.vue de la Tour Ronde
Nyhavnen, la carte postale de Copenhague
A l'instar du Manneken pis de Bruxelles, la petite sirène est vraiment petite...
on joue au touriste
l'opéra
le château de Rosenborg
l'hôtel d'Angleterre
le palais d'Amalienborg et la travée centrale
clocher de l'église Notre Sauveur P.Bruegel
Willumsen Matisse
Avec les Pays-Bas, l'autre pays du vélo
Il fait chaud même au Danemark
Mais la chaleur en ville devient insupportable pour nous et nous mettons le cap sur l’île de Mon où nous voulons absolument rester 2-3 jours tellement elle semble jolie et bucolique d’après les guides.
Ses falaises de craie blanche, sur la côte Est, ont fait sa renommée. Nous débordons ces falaises par un temps quelque peu gris avant d’entrer dans le port de Klintholm, bien rempli.
Tellement rempli que cela donne lieu à un autre amarrage spécial, sur le côté et par l’arrière entre les poteaux. Bref, pas facile à réaliser et trop compliqué à expliquer…
Le lendemain, nous prenons nos bicyclettes pour parcourir une partie de l’île. Mon est effectivement un petit bijou vallonné, alliant la douceur danoise et le charme rural irlandais.
Nous prenons aussi le bus pour rallier la « capitale », Stege, où nous devions revoir d’autres copains danois rencontrés en Grèce aussi mais qui sont absents malheureusement.
Par dépit, nous compensons par un buffet du « tonnerre de dieu » au « Slagster Stig », le meilleur plan en ville.
Il fait toujours aussi beau et chaud et la plage jouxtant le port nous accueille chaque après-midi pour des baignades rafraîchissantes.
Par ailleurs, nous avons trouvé le climat vraiment bon depuis le début juin avec très peu de pluie et des températures comprises entre 20 et 28 ° C. Parfait.
C’était peut-être une année particulière. A confirmer…
Il y a dans ce port, un voilier battant pavillon allemand. Je l’observe et passe devant. Je ne reconnais pas le voilier, ni les gens mais le nom me dit quelque chose : « SUBEKI ».
Je me creuse les méninges et je suis quasi certain d’avoir croisé ou côtoyé ce bateau durant notre tour du monde.
J’apostrophe donc son propriétaire et très vite, nous nous rendons compte que je ne me suis pas trompé. Ils sont partis en 99 pour 7 ans et ils connaissent 2 bateaux allemands avec lesquels nous avons navigué et passé pas mal de temps WINDPOCKE d’Australie en Thailande, et MENEVADO des Maldives en Egypte. Très vite, apéro à bord et souvenirs-nostalgie des « anciens combattants » car il faut bien le reconnaître, le temps du voyage au long cours a bien changé.
C’est incroyable ce que la terre peut être grande et la mer petite !
Ensuite, nous entrons dans le « Store Balt », un grand espace marin entouré des grandes îles du Danemark : Sjaelland, Fyn, Lolland et compagnie…pour un mouillage peu abrité près de Stubbekobing. Ce n’est pas grave pensons-nous car les prévisions n’annoncent pas ou très peu de vent sauf que durant la nuit, une zone orageuse s’invite avec du vent fort, de la pluie et un fetch qui commence à grossir méchamment. Finalement, on se demande parfois à quoi sert l’expérience…
On dégage vite fait à l’aube, cap au nord-ouest vers l’île d’Agerso. Dommage que le port soit face à de lointaines industries car l’endroit est charmant. On sent que les autorités communales ont tout fait pour attirer le chaland : prêt de vélos gratuit, échelle et plate-forme de bains, barbecues à disposition. Il est temps maintenant de refaire un gros appro et nous nous dirigeons vers la ville animée et branchée de Svendborg d’autant plus que nous allons y retrouver nos amis tourdumondistes de « Subeki ».
Flûte, le port est archi-plein. Il y a bien une place entre « Subeki » et un gros bateau à moteur mais personne ne s’y est mis car c’est trop compliqué. La place est à la fois étriquée et les ducs d’albe (poteaux) sont trop éloignés…Il va falloir être très bon au « lancer du lasso » Pas le choix, on tente l’affaire aidé de part et d’autre par les 2 bateaux. OUF on y est mais comment va-t-on faire pour sortir ?
On verra bien plus tard.
2 jours plus tard, après avoir visité de manière très partielle cette ville qui pourtant ne manquait pas d’intérêt, nous remettons en route pour l’île d’Aeroskobing dont la rumeur de charme a atteint nos oreilles. Nous mouillons devant le port et…nous prenons la décision de partir vers l’Allemagne, et plus précisément à Heilingenhafen où nous voulons visiter un chantier où nous pourrions laisser le bateau pendant l’hiver.
Le responsable du chantier est un bon communiquant mais le prix demandé pour une place à l’intérieur (4.600 euros) nous refroidit quelque peu.
Heilingenhafen ce sera donc pour une autre fois. Finalement, je trouve l'origine de la fuite d'eau douce dans les fonds qui nous ennuyait depuis des semaines. C'est encore un coup de "Hans le bourrin"(cf.article pays-bas-Allemagne avril 22). Figurezvous que pour avoir un accès plus facile au chauffe-eau, ce "pro" a réalisé un trou circulaire à l'aide d'une scie cloche et il ne s'est pas arrêté à temps...ce qui a provoué un trou dans le réservoir d'eau douce en inox !
Et en plus, il a laissé les 2 anciens tuyaux en fond de cale !
Fuite d'eau dans le tank en inox
Nous sommes le 23 août et nous optons finalement pour notre 1ère idée, à savoir un retour aux Pays-Bas par le Noord-Oostsee kanal (le canal de Kiel) et la traversée du périlleux « German Bight » que nous redoutons quelque peu pour l’avoir pratiqué à l’aller.
Cela veut donc dire que nos prochaines journées et escales vont se dérouler en Allemagne avec des escales à Laboe côté Baltique, puis 2 jours de traversée du canal avec 2 écluses, ensuite Cuxhaven dans l’embouchure de l’Elbe et l’île de Norderney en mer du Nord.
Je ne vais pas m’étendre mais sachez qu’autant nous avons apprécié la Scandinavie autant nous n’avons pas mais alors pas du tout aimé l’Allemagne du nord.
Nous avions déjà ressenti cette ambiance délétère début mai lors de nos 2 escales dans cet état du Schleswig-Holstein.
Les gens sont peu accueillants, voire agressifs, toujours sur la défensive.
Laboe, pourtant station balnéaire, doit détenir le record mondial de déambulateurs au km2. Nous ne n’y attardons pas.Bon...y a pas que des gens avec déambulateurs...
R.A.S pour le passage du canal, on commence à connaître…
Pour Cuxhaven, nous décidons de changer de port et nous contactons le « cityhafen » qui nous accorde la seule place disponible. L’endroit n’est pas folichon mais très bien protégé.
Tellement bien protégé par la ville que nous ne sentons pas le vent de l’extérieur…Et voici le second exemple où l’expérience n’a pas agi sur mon cerveau car je décide de rallier l’autre port où nous avons plus de chances de rencontrer des bateaux de voyage alors qu’ici ce sont des locaux.
Ce n’est pas loin, il suffit de traverser tout le port commercial et de sortir sur l’Elbe, constamment sillonner par des cargos.
Juste avant la sortie, je demande à Sabine de regarder sur l’écran A.I.S pour savoir s’il y a un de ces mastodontes près de nous. Elle me répond : c’est clair !
Je m’élance assez vite car il y a beaucoup de courant et me retrouve face à 2 monstres…Je n’ai pas le temps de faire grand-chose et je choisis la voie du milieu, un cargo sur chaque bord chacun à 50 mètres de distance !!!
Inutile de vous dire que j’ai utilisé les jurons du capitaine Haddock.
Le vent est très fort et traversier. Il y a aussi du courant. L’amarrage sera épique et IDEMO passera à 5 cm d’un crash avec un gros bateau à moteur.
Bon, assez de stress pour aujourd’hui.l'embouchure de l'Elbe à Cuxhaven
De toute manière, il va falloir attendre les bonnes conditions pour naviguer les quelques 160 nm qui séparent Cuxhaven de l’île de Vlieland aux Pays-Bas.
Nous y rencontrons un voilier belge avec à bord Marc et Tinneke qui aimeraient bien que l’on fasse cette difficile traversée ensemble. Finalement, nous partirons seuls car nous sommes un peu « fiu » (fatigués, las) pour se coltiner une nuit dans ces parages resserrés entre le rail des cargos et les hauts-fonds parsemés de pêcheurs erratiques.
Comme prévu, la navigation n’est pas facile même si le vent soutenu est portant puisqu’il vient de l’Est. Sauf que les derniers jours, c’est un vent d’Ouest venant de l’océan qui soufflait et qui a amené une houle de Nord-Ouest.
Houle de Nord-Ouest conjugué à une mer du vent d’Est, je vous laisse imaginer le genre de « shaker »…
Après 70 nm de brassage, nous décidons de faire escale sur l’île de Norderney. Voici un autre exemple de l’accueil allemand : lorsque nous arrivons dans le port avec un bon 20 kn, le hafenmeister (chef de port) nous crie :
-es gibt keinen Platz für Sie .Ihr Boot ist zu groß Es ist immer das Gleiche, Sie kommen mit zu großen Booten.
(il n'y a pas de place pour vous. Votre bateau est trop grand, c'est toujours la même chose, vous venez avec des bateaux trop grands)Sabine lui répond :
Ach so, 13 Meter ist zu groß für Sie?
(Ah bon, 13 mètres c'est trop grand pour vous)Nous insistons car nous n’avons aucune envie de retourner en pleine mer dans cette marmite du diable et finalement il nous indique une place « impossible » où je m’enquille avec grande difficulté avec l’aide d’autres marins mais sans son aide à lui !
Départ prévu de ce trou à rats demain après-midi. Le matin, on va un peu s’oxygéner. Au retour, stupéfaction : un petit bateau à moteur s’est glissé à côté de nous rétrécissant encore le passage ! Impossible de sortir.
On avise notre grand copain le « hafenmeister » en lui demandant soit de contacter le proprio du bateau qui gêne ou alors d’avancer avec son aide ce bateau d’1 mètre.
Fin de non-recevoir.
Il dit qu’il va venir nous aider avec un acolyte et qu’ils vont nous sortir de ce piège à la main rien qu’avec des amarres…
Avec ce vent fou, je ne sens absolument pas le « plan » mais j’en ai tellement marre que OK on y va.
Et ce qui devait arriver arriva. Idemo se couche sur un autre voilier sans pour autant occasionner de dégâts.Comment on fait pour sortir du piège ?
Notre cher « hafenmeister » est confus et nous propose une autre place, convenable celle-là, à condition que nous partions le lendemain avant 6H du matin.
Mais nous n’en avons pas fini avec Norderney la « piégeuse ».
Peu avant l’aube nous appareillons suivi de peu par 2 voiliers allemands. Nous comptons prendre un raccourci entre les bancs de sable qui nous ferait gagner 5 ou 6 nm soit 1 heure.
Sauf que ce raccourci est très mal indiqué et lorsque nous arrivons à la bouée d’eaux saines, tout déferle autour de nous et nous n’apercevons pas la bouée rouge qui devrait nous guider dans un passage extrêmement étroit avec seulement 2,50 mètres de profondeur. J’hésite vraiment à m’engager, Sabine est trop stressée et finalement je fais ½ tour. Tant pis, c’est trop dangereux.
Sauf que le second voiler allemand me fait signe de le suivre, je me dis que peut-être il connaît le coin et je le piste.
Heureusement que le passage difficile n’était pas trop long car nos niveaux d’adrénaline ont atteint des sommets insoupçonnés.
Il y a beaucoup de vent mais il est toujours portant et heureusement la mer est bien moins chaotique qu’auparavant.
Nous avons mis les 2 voiles d’avant, génois et trinquette, soit 90 m2 et nous avançons bien, très bien même à tel point que nous zappons l’escale de l’île de Borkum et allons tenter d’arriver avant le crépuscule à Vlieland soit une traite de 90 nm à réaliser impérativement en moins de 15 heures.
Impérativement car la plupart des bouées d’approches ne sont pas éclairées…
A 20 H nous sommes tout près de l’île de Vlieland mais le courant s’est déjà inversé et nous avons vent et courant contre nous. Flûte, l’entrée du port de Vlieland est connue comme très dangereuse par courant traversier.
Mais nous n’avons pas le choix.
Quelle n’est pas notre stupeur lorsqu’à la nuit tombée, nous nous présentons devant l’entrée. Jamais de ma vie, je n’ai vu une passe d’entrée aussi étroite.
Je dépasse l’entrée, je fais un 180 ° et pousse le moteur de 100 cv à fond, à 3.500 tours. Idemo embouque le chenal en oblique, propulsé comme un suppositoire. OUF !
Le port est plein, nous nous mettons à couple et DODO.A l’instar de Terschelling, Vlieland est une île de Frise. Elle est aussi jolie mais bien plus petite.
Notre ami Eric vient passer quelques jours et avec lui, nous sillonnons à vélo cette petite merveille.
l'entrée du port de Vlieland
des petites merveilles que ces île de la Frise
Eric à la barre dans la mer des Wadden
L'adorable village de Hindeloopen
Pour rejoindre l’Ijsselmeer, cette mer fermée, il nous encore traverser la mer peu profonde des Wadden et passer l’écluse qui fait de l’Ijsselmeer un gigantesque lac.
Nous retrouvons avec plaisir le mignon village de Hindeloopen et Eric nous quitte.
Nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de miles de Lemmer, le lieu d’hivernage d’Idemo.les villages de vacances de Lemmer
Il est temps de faire le bilan car nous sommes fatigués voire un peu usés et nous nous posons des questions. Nous avons parcouru près de 2.000 nm (+- 3.700 km) et vu 5 pays. Ce n’est pas tant la distance, nous avons fait bien plus, qu’une longue succession d’escales avec de très nombreux amarrages et des départs/arrivées à n’en plus finir car nous n’avons pas navigué une seule nuit…Cette saison 2022 s’est amusée à jouer aux montagnes russes. Un printemps gâché par une succession d’ennuis techniques causés principalement par « Hans le bourrin », un milieu de saison magnifique au Danemark, en Suède et en Norvège. On s’en est pris plein les mirettes.
Et puis cette foutue dernière partie entre la Baltique allemande et la Frise hollandaise qui nous a mis les nerfs en pelote.
Ironie du sort. Ici à Hindeloopen, il y a un « brooker » très connu et je me demande si je ne vais pas aller faire un tour au bureau…
C’est la 1ère fois depuis que nous avons Idemo que nous songeons à le vendre. L’heure est grave ! Heureusement, notre ami Noël, qui coule des jours paisibles sur son bateau en Turquie, me conseille de laisser retomber la mousse et de prendre du recul.Nous avons maintenant 10 jours pour préparer Idemo à passer l’hiver dans de bonnes conditions avant la sortie de l’eau prévue le 16 septembre.
Mais les ennuis ne sont pas tout à fait terminés. Il nous faut encore récupérer notre voiture qui est stationnée au chantier dont Hans le bourin est l’associé…
On la récupère sans voir quiconque et nous décidons d’écrire alors un mail « incendiaire » au chantier suite aux malfaçons.
Moins d’une minute après avoir envoyé le dit mail, nous recevons une facture comprenant le stationnement de la voiture et le stockage du bateau pour l’hiver prochain car nous n’avons pas résilié à temps !
Affaire à suivre...
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