• Bretagne sud/nord juillet 21

    BRETAGNE sud & nord

    Bretagne sud/nord juillet 21

    Aux environs de Roscoff

    Bretagne sud/nord juillet 21


    Le golfe du Morbihan est effectivement magnifique et abrité même si les courants y sont forts. Forcément, il y a du monde. Après l’un ou l’autre mouillage, nous empruntons, à marée montante, la rivière qui mène au port de Vannes, préfecture du Morbihan.

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    mouillage dans le golfe du Morbihan

    Bretagne sud/nord juillet 21

    Momo avec son nouveau taud de cockpit fermé


    Nous y trouvons une bonne place, en plein centre-ville, bien à l’abri des fluctuations des marées. Vannes a su conserver et valoriser un patrimoine historique et naturel.  Le vieux centre est vraiment charmant avec ses maisons à colombages. Le cadre médiéval du cœur de la cité des Vénètes témoigne de son passé de première capitale des ducs de Bretagne. Cette architecture pittoresque invite à la balade le long des ruelles étroites bordées de nombreuses maisons à pans de bois.

    Vannes

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    Bretagne sud/nord juillet 21 Bretagne sud/nord juillet 21

    Bretagne sud/nord juillet 21

    Les yeux de Sabine vont mieux. Il ne subsiste qu’un léger voile rose. Comme convenu, elle reprend le train vers Nantes pour contrôle. L’ophtalmo est rassurant, elle peut arrêter les anti-inflammatoires.
    Nous quittons Vannes pour mouiller l’ancre devant
    l’île d’Ars où je profite de l’étale pour me mettre à l’eau et remplacer l’anode du propulseur d’étrave.
    Nous avons placé un bout à l’étrave auquel je m’accroche car Il y a toujours du courant et la visibilité ne dépasse pas les 10 cm…heureusement que j’ai l’expérience des plongées dans les lacs où parfois la visibilité était de 1 cm !
    Belle randonnée sur l’île où nous rencontrons fortuitement des locaux, un vieux couple qui ne s’est jamais vraiment éloigné de la minuscule île.
    Autres temps, autres mœurs, autre vie. Passionnant.
    Direction
    Belle-île à une vingtaine de miles où nous ancrons sur la côte nord avant que la météo n’annonce une grosse dégradation du temps dans les jours à venir.
    Le lendemain, nous avons une grosse journée de navigation ( 55 nm) pour rallier
    Sainte-Marine dont on nous a dit le plus grand bien. Nous testons pour la 1ère fois notre taud de cockpit fermé (la cabane) en navigation sous voiles. Il ne fait pas bien chaud, il pleuvine et nous sommes en sweat-shirt à l’intérieur avec uniquement le côté sous le vent ouvert. Génial.

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    Nous sommes accueillis par un jeune employé du port qui nous place en bout de ponton (IDEMO a une longueur hors tout de 14,40 m) et nous dit de nous placer côté babord à quai alors que je veux être tribord à quai. Il me dit que la manœuvre va rater avec le courant et que finalement peu lui importe ce n’est pas son bateau. Sabine lui fait remarquer que c’est la vérité vraie et que l’on va faire ce que le capitaine, c-à-d votre serviteur, a décidé.
    Nous retrouvons avec grand plaisir un ami, François Buet, rencontré en Grèce il y a quelques années. François et son épouse ont beaucoup de chance, ils habitent un coin absolument merveilleux juste en face de Bénodet.

    Ste-Marine

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    Benodet juste en face


    Après 5 jours passés ici, nous nous sommes dit que si nous devions encore une fois déménager en France, ce serait dans cette région.
    Nous y retrouvons également Valérie et François de « CYBELE17 » qui, suite au gros coup de vent annoncé, optent pour la remontée de la rivière afin d’aller s’échouer avec leur dériveur intégral dans la vase.
    Nous décidons de rester mais nous savons qu’il va y a avoir quelques heures difficiles avant que vent ne tourne du sud-est au  sud-ouest. En effet, l’embouchure de la rivière de l’Odet est ouverte au sud-est.
    Heureusement que les prévisions météo ne se sont pas trompées car les vagues devenaient de + en + grosses en fin d’après-midi et faisaient danser notre bateau comme un vulgaire fétu de paille. Puis le vent a viré et nous avons enregistré 40 à 50 kn dans la nuit mais sur une mer plate avec Idemo qui gîtait dans les rafales. Nous avons tout de même réussi à dormir un peu. Par contre, une telle tempête d’ouest en plein mois de juillet, cela n’a pas dû arriver souvent…
    La tempête est passée mais la scoumoune est de retour. Nous remarquons que la réparation que j’avais effectuée sur le colmatage du tank d’eau en avril n’a pas tenu dans le temps. Il y a beaucoup d’eau dans les fonds et le goutte à goutte est maintenant régulier !
    En outre, nous trouvons dans les fonds de la cale moteur un mélange d’eau de mer et de liquide de refroidissement.
    Et le WC de la salle bains avant ne fonctionne plus. Plus moyen d’actionner la pompe.
    Bon, parons au plus pressé et ce n’est pas le wc, contrairement à ce que certains pourraient imaginer, puisque nous en avons un autre à l’arrière.
    François a la gentillesse de nous prêter une voiture afin que je me rende au grand magasin de bricolage de Quimper, Leroy-Merlin pour ne pas le citer, pour trouver le produit miracle.
    Nous vidons et asséchons complètement le réservoir de 300 L. Heureusement, la fuite est accessible par le trou du regard et je constate micro trou dans lequel j’arrive à glisser un petit tournevis…gloups.
    Il faut savoir que ces grands tanks en inox sont pourvus de séparations, de compartiments qui sont soudés. Et c’est toujours par là qu’arrive la corrosion. Bref, j’arrive à remplir ce trou avec un mélange epoxy spécial métaux.
    Ensuite, je finis par trouver la fuite du liquide antigel. C’est un robinet à cône que j’arrive à dégripper.
    Je tiens ici à remercier mon ami Noël Fievez, ingénieur en bricolo-technologie, dont les conseils avisés me sont souvent très utiles, même à distance.
    Noël passe le plus clair de son temps sur son bateau en Turquie. Il ne supporte pas les températures en-dessous de 30° C !
    Pour le WC, le coupable est vite trouvé. Ce n’est pas la pompe, relativement neuve, qui est en cause c’est le tuyau d’évacuation dont le diamètre intérieur est passé de 35 mm à 7 ou 8mm. Le remplacement n’a rien de compliqué si ce n’est l’accessibilité qui me force à accomplir la position N°89 du guide de kama-sutra. Dans toutes ces réparations, Sabine m’est d’une aide précieuse. On a toujours besoin d’une petite main …
    Nous profitons également de la voiture pour visiter la ville fortifiée de
    Concarneau, la ville close. Mais il pleut. Tant pis, on sortira les parapluies et on ira se sustenter à l’intérieur d’une belle crêperie sans oublier l’intéressante visite du musée de la pêche.

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    Bretagne sud/nord juillet 21 Bretagne sud/nord juillet 21


    De retour à Ste-Marine et après avoir fait nos adieux à François, il est temps maintenant de s’attaquer au passage du raz de Sein. Tout le monde connaît le proverbe : « qui voit Sein voit sa fin ».
    Mais avant mouillage obligatoire dans le superbe archipel des Glénans.

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    mouillage devant l'île Penfret aux Glénans

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    Le raz de Sein par temps calme


    Nous le passons facilement par temps calme avant de jeter l’ancre dans la baie de
    Camaret. En France comme ailleurs souvent, les endroits bien abrités sont maintenant occupés par des corps-morts payants. Il devient de plus en plus difficile d’être autonome et de s’ancrer convenablement pour la nuit.
    Nous avons hésité à sortir nos stabilisateurs de mouillage, nous aurions dû. Notre nuit ne sera donc pas terrible et au petit matin, nous nous mettons en route pour passer le « chenal du Four », autre gros morceau dès que les conditions s’agitent. Mais là encore, pas de soucis.

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    temps calme pour le passage du chenal du Four


    Nous ne gardons pas un bon souvenir de notre passage à l’aber Wrach il y a 20 ans et cela ne s’est probablement pas arrangé depuis si je tiens compte des avis sur « Navily ». Du coup, nous allons tenter l’entrée de
    l’aber Benoit qui est beaucoup plus compliquée. Et c’est vrai qu’il ne faut pas se louper, il suffit de regarder une carte marine détaillée pour se rendre compte que l’on slalome entre les rochers. Par contre, une fois dans la rivière, quel bonheur !
    Le responsable du port nous conduit jusqu’à une bouée juste en face de la maison de vacances, du manoir ou du château devrais-je dire, de Jane Birkin.
    Nous adorons cet endroit où il n’y a rien : pas de commerces, pas même de boulangerie, pas de cafés ou bars. Rien. La nature, quelques maisons et beaucoup d’embarcations.

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    mouillage dans l'aber Benoit devant la maison de Jane Birkin


    Mais encore une fois, la météo propice nous pousse à continuer notre route vers
    Roscoff. Au début, nous avons le courant avec nous puis il s’inverse à hauteur de l’île de Batz. Nous n’avançons plus. Je rase les cailloux pour profiter du contre-courant dans une sorte de marmite du diable.
    Enfin, nous arrivons au port de Roscoff où l’on nous attribue une place pour un bateau de 40 pieds. On gêne tout le monde et l’on nous envoie sur une place d’un 50 pieds avec un courant monstrueux. Mais ça passe avec notre moteur de 100 cv. Momo se sent enfin à l’aise.
    Décidément, les coups de cœur se succèdent en Bretagne.
    Dénommée  «  Petite Cité de Caractère® », Roscoff vaut le détour.

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    le vieux port de Roscoff

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    le nouveau port de Roscoff

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    Bretagne sud/nord juillet 21

    le chenal qui sépare Roscof de l'île de Batz


    Commerce de toile, de sel, de bois… et même d’oignons exportés en Angleterre au 19
    e siècle. Dans le cœur historique, tout évoque la richesse liée au commerce maritime, de l’église blottie en son jardin aux demeures cossues en granit, des bateaux sculptés dans la pierre aux tourelles du vieux port. L’esprit des corsaires, contrebandiers et négociants plane encore…
    Et puis cette lumière, si particulière à la Bretagne, lorsque les cieux ont décidé de nous éblouir.
    Le jardin botanique de Roscoff fait à peine
    16 000 m² mais est très bien agencé et rassemble plus de 3 000 espèces de plantes subtropicales. Il a été labellisé « Jardin remarquable » par le Ministère de la Culture et de la Communication.

    Bretagne sud/nord juillet 21

    Bretagne sud/nord juillet 21

    Nous prenons évidement le bac navette pour l’île de Batz. 15 minutes de traversée pour découvrir des sentiers de randonnée sur cette île réputée pour son doux climat. Sauf qu’aujourd’hui, le soleil est plus que timide. Il faut savoir que, encore plus qu’en Galice, la Bretagne peut connaître 3 voire 4 saisons dans la même journée et que votre sac à dos doit donc emporter les vêtements adéquats.


    Ile de Batz

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    en arrière-plan, l'île de Batz

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    Bretagne sud/nord juillet 21 Bretagne sud/nord juillet 21

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    Mais nous sommes en juillet, en haute saison et le prix des ports a explosé. En plus, nous avons envie de calme et nous allons mouiller dans la baie de Morlaix pour 2 jours. Nous en profitons pour nous rendre en annexe jusqu’au château du Taureau, le seul château en pleine eau de Bretagne, uniquement accessible par la mer et encore aux environs de la marée haute. C’est un peu l’équivalent du Fort Boyard en Charente-Maritime.

    Bretagne sud/nord juillet 21

    Décor incroyable de la baie de Morlaix et de ses pièges

    Bretagne sud/nord juillet 21 Bretagne sud/nord juillet 21

    mouillage en baie de Morlaix

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    dégustation d'huitres de la baie de Morlaix

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    le château du Taureau vu du rivage

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    Comme les heures de visite sont restreintes, nous découvrons ce château du 16ème siècle restauré et agrandi par Vauban en même temps qu’un groupe de touristes qui bénéficie d’une visite guidée.
    Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit mais je ne supporte pas le port du masque.
    Au mieux, je le mets juste en-dessous du nez, où il sert encore moins que sur le nez. Ce que ne manque de me rappeler une visiteuse, autoproclamée « justicière sanitaire » et qui me donne l’occasion de tester une nouvelle réponse face à l’agressivité. Je sais que ceux qui me connaissent bien ne le croiront pas mais je n’ai rien dit. Rien. Je l’ai juste fixée dans les yeux jusqu’au moment où je pense elle a pris peur et s’en est allée. J’étais fier de moi et je me suis dit que j’allais essayer de réitérer cet exploit devant la connerie humaine.
    Epargnons notre mépris eu égard au nombre de nécessiteux.
    Il y a peu de temps, nous avions regardé le documentaire « Vivante, le secret de la force » qui expliquait les mécanismes pour booster son système immunitaire avec en particulier ce givré de Wim Hof qui adore se baigner tout nu dans les glaces.
    Donc, arrivés sur la plage, notre gros orteil nous dit que l’eau est à 16-17 °C, nous n’hésitons pas l’ombre d’une seconde (en fait si) avant de plonger et de s’ébattre furieusement pour faire circuler le sang.
    On n’est pas des chochottes…

    La décision est tombée, nous allons rentrer chez nous au Luxembourg pour des examens complémentaires concernant les (beaux) yeux de Sabine.
    Dès qu’elle arrête les anti-inflammatoires et les corticoïdes, le mal insidieux de la sclérose réapparaît. Pour cela, nous allons laisser IDEMO pendant 1 mois au port de
    Morlaix. Le port est bien protégé derrière une écluse, il n’est pas trop cher pour la haute saison, il y a une gare TGV et il y a de la place pour nous.
    Seul hic, il faut remonter la rivière qui assèche complètement à marée basse sur 6 nm.

    Bretagne sud/nord juillet 21


    Allez, on y va. Coefficient moyen de 66. Avec nos 2.00 mètres de tirant d’eau, Il nous faut être pile-poil à l’étale de marée haute devant l’écluse qui n’ouvre que 2 ou 3 fois par jour.
    Le parcours est jalonné de quelques marques qui vous font slalomer mais il est surtout trompeur. Il existe une portion avec des croix à terre qui servent d’alignement et qu’il faut impérativement suivre même si naturellement vous avez envie de rester au milieu de la rivière. Cela veut dire que parfois, nous sommes passés à seulement 1 mètre du rivage…
    Cette heure de navigation aura fait augmenter anormalement mon rythme cardiaque. Le port de Morlaix se mérite.
    Morlaix s’enchâsse au creux d’un estuaire fermé par les contreforts des Monts d’Arrée. Cette ville d’art et d’histoire s’admire d’en bas, sous les encorbellements de ses célèbres maisons à pans de bois (les maisons à pondalez), ou d’en haut, de son altier viaduc.
    Comme partout en Bretagne, l’attachement à la culture traditionnelle est encore bien vivace et nous assistons à des danses typiques bretonnes.
    C’est chouette mais je trouve qu’ils devraient remplacer le bignou par n’importe quel instrument. Peu importe, ça ne peut pas être pire…

    Morlaix

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    on devine le port au fond

    Bretagne sud/nord juillet 21

    c'est sur ce viaduc que passe le TGV...

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    Sur Google maps, la gare est située à 1,5 km du bateau. Soit pas grand-chose pour nous. Nous y allons donc à pied en tirant nos bagages sur roulettes.
    Sauf que Morlaix doit être une des seules gares SNCF situées en altitude…
    Avec les 30°C du jour, inutile de vous décrire l’état de nos « hauts » lorsque nous sommes arrivés en haut.

    Avant de rentrer au Luxembourg, nous avons loué un gîte près de Saumur afin de nous retrouver en famille pour quelques jours. Ivan, qui est désormais papa, arrive de Norvège avec sa petite famille et sa voiture entièrement électrique. Le challenge est grand car si la recharge des batteries ne pose aucun problème dans les pays nordiques, il n’en est pas de même dans les pays plus au sud.
    Et Manon nous rejoint avec son fidèle compagnon.
    5 jours hors du temps, au calme, en compagnie de la délicieuse Cléo de 2 mois.
    Sabine et moi avions un peu oublié l’énergie que demande un petit bébé.

    Entretemps, la décision stupide du gouvernement français est tombée avec l'extension du pass "nazitaire". Ce qui va nous obliger à faire preuve d'ingéniosité pour retourner sur iDEMO à Morlaix ...
    Je serai d'ailleurs intervieuwé par France 3 en gare de Rennes à ce sujet.
    Inutile de vous dire que mon témoignage, pourtant brillant, n'a pas été retenu par ces adeptes de la pensée unique.