• Danemark P2 ( août 22)

    AOUT 2022

     Par René & Sabine 

    Cliquez sur les photos pour les agrandir 

     Pêcheur de crevette en mer des Wadden

     

    Nous voilà rassasiés de beaux mouillages, la peau gorgée de soleil et des beautés plein les mirettes. Nous sommes prêts à entamer la dernière partie du trip 2022, c-à-d un retour au Pays-Bas par le Danemark via le Skagerak puis le Kattegat.

    Pour ce faire, nous avons choisi de traverser le Skagerak au départ d’Arendal vers Skagen. Sacré morceau. Des équipages rencontrés nous ont tellement mis en garde pour cette traversée surtout en arrondissant la pointe septentrionale du Danemark, là où se rencontre la mer du nord et la mer Baltique, que nous attendons des conditions vraiment clémentes pour y aller… Nous scrutons donc la météo, la hauteur des vagues, le courant, le déplacement des dépressions en mer du Nord et nous nous élançons le dernier jour du mois de juillet, aux premières  lueurs, vers Skagen (87 nm).

    Conditions prévues : vent light, 10 à15 nœuds au près, petite mer. Conditions réelles : vent trop light pour la traversée (3h de voile, le reste en motor sailing) et mer et vent trop fort « in the nose » pour virer le cap de Skagen. Nous comprenons  maintenant qu’à l’approche de Skagen, certains ont dû se faire de belles frayeurs, tant les antagonismes de courants, de marées et de régime de vent créent un chaos marin. Mais nous arrivons vers 20 h à Skagen sous la pluie. Nous nous faufilons entre les étraves gigantesques des bateaux de pêche super luxe ressemblant à s’y méprendre à des bateaux de croisière, pour trouver une place à couple d’un voilier suédois qui nous prévient : « nous partons à 6 h demain matin ». OK, pas encore de grasse matinée au programme ! D’autant plus qu’un 3ème voilier vient se mettre à notre couple ! C’est donc aux petites heures que nous partons à bicyclette vers la longue langue de dunes et de sable  qui marque la fin du Jutland, l’extrémité septentrionale du Danemark. L’habitat est très homogène et les coquettes maisons ont presque toutes le même coloris. Nous ne résistons pas à la carte de poissons des restos sympas sur le port : ce sera sole poêlée, assiette de crevettes et 2 «tapᴓl  » (bière pression). Les bateaux de pêche déchargent les poissons sur les quais, juste en face des restaurants.
    On ne peut plus frais !

    la langue de sable qui sépare la mer du Nord de la Baltique

     

      

     

                               Petits restos sympas                                                    Pêcheurs ou paquebots
    Nous sommes début août et il y a encore beaucoup de monde sur l’eau. Nous essayons donc de trouver des endroits moins prisés pour ne pas nous retrouver coincés et à couple dans les ports bondés comme nous en avons fait l’expérience à notre 2e passage(voir article précédent) sur l’île de
    Laesso où cela ne s’est pas très bien passé. La 1ère nuit très bien, un couple d’allemands très respectueux. Par contre, je me souviens encore de la seconde nuit lorsqu’un minuscule vieux gréement pas beau du tout s’est mis à notre couple avec un assistant social et 8 ados…Comme il n’y avait pas de toilettes sur leur bateau, ils n’ont eu de cesse de passer sur notre pont pour aller se soulager à terre jusqu’à ce que je me mette en rogne à 3H du matin !

     

    un peu de méditation ne peut pas faire de mal après une mauvaise nuit 

    Du coup, nous désirons faire une pause pour nous ressourcer ; Sabine demande : On va où ? Cap’tain René répond : à Hou !

    Hou, son tout petit port, son entrée « tricky », ses dunes, sa belle plage et, et…. son sauna avec vue sur la mer Baltique ! Parfait pour nous, il n’y a pas grand-chose alentour, ni grand monde à part toute la gamme d’oiseaux marins à quelques mètres du bateau et des couchers de soleil à tomber !

    le sauna au feu de bois

     

    Une fois ressourcés, nous mettons le cap sur le Seeland et le mouillage de Rorvig dans la baie d’Odensee, 88 nm avec un bon vent de 20 kn mais une mer chaotique et quelques vagues scélérates. L'île de Seeland est la plus grande île du Danemark et où se concentre la majorité de la population. C'est dans l'Est de cette île de 2 115 317 d'habitants qu'est située Copenhague, la capitale du Danemark. Ensuite nous embouquons l’Øresund pour découvrir Helsingr et son très élégant château renaissance. Le château de Kronborg, entouré de douves, gardait autrefois l’entrée du détroit de l’Øresund et assurait la richesse d’Helsingᴓr en percevant des droits de passage auprès des navires marchands et en canonnant ceux qui voulaient s’y soustraire. Cela mérite un survol en drone.

     Survol d'Helsingor et de son château


    Nous zappons la marina pour le port commercial où quelques places sont réservées à la plaisance. C’est plus cosy et nous y rencontrons un couple d’anglais sympas (heureusement) mais physiquement (dommage pour eux) à l’opposé total de Georges Clooney et Demi Moore par exemple, si vous voyez ce qu’on veut dire…
    La vieille ville est animée, elle a conservé de belles demeures peintes en jaune, vert et ocre sur lesquelles courent des roses trémières et recèle quelques boutiques d’alimentation très alléchantes.

    Idemo amarré devant le château d'Helsingor

     

     

                 La Suède de l'autre côté du détroit                                            L'entrée du château

     

     

     

     

     

                                                                                  Le bon roi René et sa reine

    Cap sur la capitale du Danemark, Copenhague, un des autres « targets » de cette saison. Il y a quelques années, nous avions rencontré pour un simple apéro Sten & Rose-Marie, un couple de danois en Grèce. Nous les contactons et ils nous aident à trouver une place dans leur port d’attache, le Kalkeraenderhavnen
    Ils sont là pour nous accueillir et nous indiquer la seule place de libre convenant à notre bateau sachant que nous avions averti Sten de la largeur de notre « canot » soit 4,40 mètres.
    Bloqués, nous sommes bloqués entre les 2 poteaux en bois !
    Quelques coups de marches arrière en force et nous voilà dégagés pour un amarrage final en-dessous de la grue.

     

    Un port au centre de Copenhague et nos amis Sten et Rosemarie


    Ces 3 jours à Copenhague vont être denses, très denses. Barbecue le soir même au club de voile de la marina, visite guidée par Sten à pied le 1er jour, seuls le 2e jour. Il fait très chaud et nous avons parcouru 30 km en 2 jours à pied !
    Visite de musée, des monuments (et il y en a), du jardin botanique, pause déjeuner « Smorrebrood », tour en « bateau touriste ». Ouf !
    Copenhague est une ville touristique et dynamique, cela construit partout. Beaucoup de jeunes, beaucoup à visiter.
    En comparaison, Oslo est une ville plus calme, plus verte aussi avec ses nombreux parcs.

     

    vue de la Tour Ronde

     

    Nyhavnen, la carte postale de Copenhague

     

     

    A l'instar du Manneken pis de Bruxelles, la petite sirène est vraiment petite... 

     

    on joue au touriste 

     

    l'opéra

     

    le château de Rosenborg

     

    l'hôtel d'Angleterre

     

    le palais d'Amalienborg et la travée centrale

      

     

                 clocher de l'église Notre Sauveur                                               P.Bruegel

      

     

                                  Willumsen                                                               Matisse

     

     

    Avec les Pays-Bas, l'autre pays du vélo

     

    Il fait chaud même au Danemark

    Mais la chaleur en ville devient insupportable pour nous et nous mettons le cap sur l’île de Mon où nous voulons absolument rester 2-3 jours tellement elle semble jolie et bucolique d’après les guides.


    Ses falaises de craie blanche, sur la côte Est, ont fait sa renommée. Nous débordons ces falaises par un temps quelque peu gris avant d’entrer dans le port de Klintholm, bien rempli.
    Tellement rempli que cela donne lieu à un autre amarrage spécial, sur le côté et par l’arrière entre les poteaux. Bref, pas facile à réaliser et trop compliqué à expliquer…
    Le lendemain, nous prenons nos bicyclettes pour parcourir une partie de l’île. Mon est effectivement un petit bijou vallonné, alliant la douceur danoise et le charme rural irlandais.
    Nous prenons aussi le bus pour rallier la « capitale », Stege, où nous devions revoir d’autres copains danois rencontrés en Grèce aussi mais qui sont absents malheureusement.
    Par dépit, nous compensons par un buffet du « tonnerre de dieu » au « Slagster Stig », le meilleur plan en ville.
    Il fait toujours aussi beau et chaud et la plage jouxtant le port nous accueille chaque après-midi pour des baignades rafraîchissantes.
    Par ailleurs, nous avons trouvé le climat vraiment bon depuis le début juin avec très peu de pluie et des températures comprises entre 20 et 28 ° C. Parfait.
    C’était peut-être une année particulière. A confirmer…
    Il y a dans ce port, un voilier battant pavillon allemand. Je l’observe et passe devant. Je ne reconnais pas le voilier, ni les gens mais le nom me dit quelque chose : « SUBEKI ».
    Je me creuse les méninges et je suis quasi certain d’avoir croisé ou côtoyé ce bateau durant notre tour du monde.
    J’apostrophe donc son propriétaire et très vite, nous nous rendons compte que je ne me suis pas trompé. Ils sont partis en 99 pour 7 ans et ils connaissent 2 bateaux allemands avec lesquels nous avons navigué et passé pas mal de temps WINDPOCKE d’Australie en Thailande, et MENEVADO des Maldives en Egypte. Très vite, apéro à bord et souvenirs-nostalgie des « anciens combattants » car il faut bien le reconnaître, le temps du voyage au long cours a bien changé.
    C’est incroyable ce que la terre peut être grande et la mer petite !

    Ensuite, nous entrons dans le « Store Balt », un grand espace marin entouré des grandes îles du Danemark : Sjaelland, Fyn, Lolland et compagnie…pour un mouillage peu abrité près de Stubbekobing. Ce n’est pas grave pensons-nous car les prévisions n’annoncent pas ou très peu de vent sauf que durant la nuit, une zone orageuse s’invite avec du vent fort, de la pluie et un fetch qui commence à grossir méchamment. Finalement, on se demande parfois à quoi sert l’expérience…
    On dégage vite fait à l’aube, cap au nord-ouest vers l’île
    d’Agerso. Dommage que le port soit face à de lointaines industries car l’endroit est charmant. On sent que les autorités communales ont tout fait pour attirer le chaland : prêt de vélos gratuit, échelle et plate-forme de bains, barbecues à disposition. Il est temps maintenant de refaire un gros appro et nous nous dirigeons vers la ville animée et branchée de Svendborg d’autant plus que nous allons y retrouver nos amis tourdumondistes de « Subeki ».
    Flûte, le port est archi-plein. Il y a bien une place entre « Subeki » et un gros bateau à moteur mais personne ne s’y est mis car c’est trop compliqué. La place est à la fois étriquée et les ducs d’albe (poteaux) sont trop éloignés…Il va falloir être très bon au « lancer du lasso » Pas le choix, on tente l’affaire aidé de part et d’autre par les 2 bateaux. OUF on y est mais comment va-t-on faire pour sortir ?
    On verra bien plus tard.
    2 jours plus tard, après avoir visité de manière très partielle cette ville qui pourtant ne manquait pas d’intérêt, nous remettons en route pour l’île d’Aeroskobing dont la rumeur de charme a atteint nos oreilles. Nous mouillons devant le port et…nous prenons la décision de partir vers l’Allemagne, et plus précisément à Heilingenhafen où nous voulons visiter un chantier où nous pourrions laisser le bateau pendant l’hiver.
    Le responsable du chantier est un bon communiquant mais le prix demandé pour une place à l’intérieur (4.600 euros) nous refroidit quelque peu.
    Heilingenhafen ce sera donc pour une autre fois. Finalement, je trouve l'origine de la fuite d'eau douce dans les fonds qui nous ennuyait depuis des semaines. C'est encore un coup de "Hans le bourrin"(cf.article pays-bas-Allemagne avril 22). Figurezvous que pour avoir un accès plus facile au chauffe-eau, ce "pro" a réalisé un trou circulaire à l'aide d'une scie cloche et il ne s'est pas arrêté à temps...ce qui a provoué un trou dans le réservoir d'eau douce en inox !
    Et en plus, il a laissé les 2 anciens tuyaux en fond de cale !
     Fuite d'eau dans le tank en inox
    Nous sommes le 23 août et nous optons finalement pour notre 1ère idée, à savoir un retour aux Pays-Bas par le Noord-Oostsee kanal (le canal de Kiel) et la traversée du périlleux « German Bight » que nous redoutons quelque peu pour l’avoir pratiqué à l’aller.
    Cela veut donc dire que nos prochaines journées et escales vont se dérouler en Allemagne avec des escales à Laboe côté Baltique, puis 2 jours de traversée du canal avec 2 écluses, ensuite Cuxhaven dans l’embouchure de l’Elbe et l’île de Norderney en mer du Nord.
    Je ne vais pas m’étendre mais sachez qu’autant nous avons apprécié la Scandinavie autant nous n’avons pas mais alors pas du tout aimé l’Allemagne du nord.
    Nous avions déjà ressenti cette ambiance délétère début mai lors de nos 2 escales dans cet état du
    Schleswig-Holstein.
    Les gens sont peu accueillants, voire agressifs, toujours sur la défensive.
    Laboe, pourtant station balnéaire, doit détenir le record mondial de déambulateurs au km2. Nous ne n’y attardons pas.

     

    Bon...y a pas que des gens avec déambulateurs...

    R.A.S pour le passage du canal, on commence à connaître…
    Pour
    Cuxhaven, nous décidons de changer de port et nous contactons le « cityhafen » qui nous accorde la seule place disponible. L’endroit n’est pas folichon mais très bien protégé.
    Tellement bien protégé par la ville que nous ne sentons pas le vent de l’extérieur…Et voici le second exemple où l’expérience n’a pas agi sur mon cerveau car je décide de rallier l’autre port où nous avons plus de chances de rencontrer des bateaux de voyage alors qu’ici ce sont des locaux.
    Ce n’est pas loin, il suffit de traverser tout le port commercial et de sortir sur l’Elbe, constamment sillonner par des cargos.
    Juste avant la sortie, je demande à Sabine de regarder sur l’écran A.I.S pour savoir s’il y a un de ces mastodontes près de nous. Elle me répond : c’est clair !
    Je m’élance assez vite car il y a beaucoup de courant et me retrouve face à 2 monstres…Je n’ai pas le temps de faire grand-chose et je choisis la voie du milieu, un cargo sur chaque bord chacun à 50 mètres de distance !!!
    Inutile de vous dire que j’ai utilisé les jurons du capitaine Haddock.
    Le vent est très fort et traversier. Il y a aussi du courant. L’amarrage sera épique et IDEMO passera à 5 cm d’un crash avec un gros bateau à moteur.
    Bon, assez de stress pour aujourd’hui.

    l'embouchure de l'Elbe à Cuxhaven


    De toute manière, il va falloir attendre les bonnes conditions pour naviguer les quelques 160 nm qui séparent Cuxhaven de l’île de Vlieland aux Pays-Bas.
    Nous y rencontrons un voilier belge avec à bord Marc et Tinneke qui aimeraient bien que l’on fasse cette difficile traversée ensemble. Finalement, nous partirons seuls car nous sommes un peu « fiu » (fatigués, las) pour se coltiner une nuit dans ces parages resserrés entre le rail des cargos et les hauts-fonds parsemés de pêcheurs erratiques.
    Comme prévu, la navigation n’est pas facile même si le vent soutenu est portant puisqu’il vient de l’Est. Sauf que les derniers jours, c’est un vent d’Ouest venant de l’océan qui soufflait et qui a amené une houle de Nord-Ouest.
    Houle de Nord-Ouest conjugué à une mer du vent d’Est, je vous laisse imaginer le genre de « shaker »…
    Après 70 nm de brassage, nous décidons de faire escale sur l’île de
    Norderney. Voici un autre exemple de l’accueil allemand : lorsque nous arrivons dans le port avec un bon 20 kn, le hafenmeister (chef de port) nous crie :
    -es gibt keinen Platz für Sie .Ihr Boot ist zu groß Es ist immer das Gleiche, Sie kommen mit zu großen Booten.
    (il n'y a pas de place pour vous. Votre bateau est trop grand, c'est toujours la même chose, vous venez avec des bateaux trop grands)

    Sabine lui répond :
    Ach so, 13 Meter ist zu groß für Sie?
    (Ah bon, 13 mètres c'est trop grand pour vous)

    Nous insistons car nous n’avons aucune envie de retourner en pleine mer dans cette marmite du diable et finalement il nous indique une place « impossible » où je m’enquille avec grande difficulté avec l’aide d’autres marins mais sans son aide à lui !
    Départ prévu de ce trou à rats demain après-midi. Le matin, on va un peu s’oxygéner. Au retour, stupéfaction : un petit bateau à moteur s’est glissé à côté de nous rétrécissant encore le passage ! Impossible de sortir.
    On avise notre grand copain le « hafenmeister » en lui demandant soit de contacter le proprio du bateau qui gêne ou alors d’avancer avec son aide ce bateau d’1 mètre.
    Fin de non-recevoir.
    Il dit qu’il va venir nous aider avec un acolyte et qu’ils vont nous sortir de ce piège à la main rien qu’avec des amarres…
    Avec ce vent fou, je ne sens absolument pas le « plan » mais j’en ai tellement marre que OK on y va.
    Et ce qui devait arriver arriva. Idemo se couche sur un autre voilier sans pour autant occasionner de dégâts.

     

    Comment on fait pour sortir du piège ?

    Notre cher « hafenmeister » est confus et nous propose une autre place, convenable celle-là, à condition que nous partions le lendemain avant 6H du matin.
    Mais nous n’en avons pas fini avec Norderney la « piégeuse ».
    Peu avant l’aube nous appareillons suivi de peu par 2 voiliers allemands. Nous comptons prendre un raccourci entre les bancs de sable qui nous ferait gagner 5 ou 6 nm soit 1 heure.
    Sauf que ce raccourci est très mal indiqué et lorsque nous arrivons à la bouée d’eaux saines, tout déferle autour de nous et nous n’apercevons pas la bouée rouge qui devrait nous guider dans un passage extrêmement étroit avec seulement 2,50 mètres de profondeur. J’hésite vraiment à m’engager, Sabine est trop stressée et finalement je fais ½ tour. Tant pis, c’est trop dangereux.
    Sauf que le second voiler allemand me fait signe de le suivre, je me dis que peut-être il connaît le coin et je le piste.
    Heureusement que le passage difficile n’était pas trop long car nos niveaux d’adrénaline ont atteint des sommets insoupçonnés.
    Il y a beaucoup de vent mais il est toujours portant et heureusement la mer est bien moins chaotique qu’auparavant.
    Nous avons mis les 2 voiles d’avant, génois et trinquette, soit 90 m2 et nous avançons bien, très bien même à tel point que nous zappons l’escale de l’île de Borkum et allons tenter d’arriver avant le crépuscule à Vlieland  soit une traite de 90 nm à réaliser impérativement en moins de 15 heures.
    Impérativement car la plupart des bouées d’approches ne sont pas éclairées…
    A 20 H nous sommes tout près de l’île de Vlieland mais le courant s’est déjà inversé et nous avons vent et courant contre nous. Flûte, l’entrée du port de Vlieland est connue comme très dangereuse par courant traversier.
    Mais nous n’avons pas le choix.
    Quelle n’est pas notre stupeur lorsqu’à la nuit tombée, nous nous présentons devant l’entrée. Jamais de ma vie, je n’ai vu une passe d’entrée aussi étroite.
    Je dépasse l’entrée, je fais un 180 ° et pousse le moteur de   100 cv à fond, à 3.500 tours. Idemo embouque le chenal en oblique, propulsé comme un suppositoire. OUF !
    Le port est plein, nous nous mettons à couple et DODO.

    A l’instar de Terschelling, Vlieland est une île de Frise. Elle est aussi jolie mais bien plus petite.

    Notre ami Eric vient passer quelques jours et avec lui, nous sillonnons à vélo cette petite merveille.

    l'entrée du port de Vlieland

    des petites merveilles que ces île de la Frise

     

    Eric à la barre dans la mer des Wadden

    L'adorable village de Hindeloopen

    Pour rejoindre l’Ijsselmeer, cette mer fermée, il nous encore traverser la mer peu profonde des Wadden et passer l’écluse qui fait de l’Ijsselmeer un gigantesque lac.
    Nous retrouvons avec plaisir le mignon village de
    Hindeloopen et Eric nous quitte.
    Nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de miles de
    Lemmer, le lieu d’hivernage d’Idemo.

    les villages de vacances de Lemmer

    Il est temps de faire le bilan car nous sommes fatigués voire un peu usés et nous nous posons des questions. Nous avons parcouru près de 2.000 nm (+- 3.700 km) et vu 5 pays. Ce n’est pas tant la distance, nous avons fait bien plus, qu’une longue succession d’escales avec de très nombreux amarrages et des départs/arrivées à n’en plus finir car nous n’avons pas navigué une seule nuit…Cette saison 2022 s’est amusée à jouer aux montagnes russes. Un printemps gâché par une succession d’ennuis techniques causés principalement par « Hans le bourrin », un milieu de saison magnifique au Danemark, en Suède et en Norvège. On s’en est pris plein les mirettes.
    Et puis cette foutue dernière partie entre la Baltique allemande et la Frise hollandaise qui nous a mis les nerfs en pelote.
    Ironie du sort. Ici à Hindeloopen, il y a un « brooker » très connu et je me demande si je ne vais pas aller faire un tour au bureau…
    C’est la 1ère fois depuis que nous avons Idemo que nous songeons à le vendre. L’heure est grave ! Heureusement, notre ami Noël, qui coule des jours paisibles sur son bateau en Turquie, me conseille de laisser retomber la mousse et de prendre du recul.

    Nous avons maintenant 10 jours pour préparer Idemo à passer l’hiver dans de bonnes conditions avant la sortie de l’eau prévue le 16 septembre.
    Mais les ennuis ne sont pas tout à fait terminés. Il nous faut encore récupérer notre voiture qui est stationnée au chantier  dont Hans le bourin est l’associé…
    On la récupère sans voir quiconque et nous décidons d’écrire alors un mail « incendiaire » au chantier suite aux malfaçons.
    Moins d’une minute après avoir envoyé le dit mail, nous recevons une facture comprenant le stationnement de la voiture et le stockage du bateau pour l’hiver prochain car nous n’avons pas résilié à temps !
    Affaire à suivre...

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